Société

Le CAPM publie le manuel de bonnes pratiques en toxicovigilance

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Les intoxications augmentent avec une incidence nationale de 48 cas pour 100.000 habitants

Intoxication : La base de données du système national de toxicovigilance comprend aujourd’hui plus de 800.000 cas d’intoxication.

Le Centre Antipoison du Maroc (CAPM) vient de publier le manuel de bonnes pratiques en toxicovigilance qui figure dans le dernier numéro de sa publication officielle «Toxicologie Maroc». Dès 1980, le ministère de la santé a institué un système de notification des cas d’intoxication par les professionnels de santé. Ceci a permis, au fil des années, la constitution d’une base de données comprenant aujourd’hui plus de 800.000 cas d’intoxication.

L’exploitation de cette base de données est à l’origine de toutes les stratégies de lutte antitoxique au Maroc. Le CAPM estime qu’au Maroc, l’ampleur du problème des expositions toxiques est sous-estimée par les autorités sanitaires. Tout d’abord, parce que le Royaume est en phase de transition épidémiologique et il est dépassé par d’autres priorités sanitaires, comme les maladies infectieuses. D’autre part, parce que le fardeau imposé par les intoxications sur la santé publique n’a pas été pleinement évalué. Le Centre antipoison signale que les systèmes d’enregistrement existants ne reflètent pas la morbidité et la mortalité réelles dues aux intoxications.

C’est le cas des décès toxiques qui sont parfois diagnostiqués comme décès d’origine cardiovasculaire, respiratoire ou toute autre maladie. Les cas d’intoxications enregistrés par le CAPM augmentent d’année en année. Le CAPM note qu’en 2017, 16.906 cas ont été enregistrés avec une incidence nationale de 48,02 cas d’intoxication pour 100.000 habitants. Le fonctionnement de la toxicovigilance se fait en six étapes. La 1ère étape a trait à la collecte des données concernant les cas d’exposition à un risque lié à un produit (médicament, plante médicinale, aliments, produits ménagers, pesticides…).

La notification des cas d’intoxication peut se faire – sur la fiche de déclaration d’une intoxication disponible dans toutes les formations de santé, par téléphone ou sur le site du CAPM. En cas d’intoxication grave : les professionnels de santé déclarent sans délai au CAPM tout cas d’intoxication humaine qu’ils constatent et présentant pour la personne intoxiquée un critère de gravité: décès; mise en jeu du pronostic vital ; incapacité temporaire ou permanente; hospitalisation de plus de vingt-quatre heures. La 2ème étape concerne l’analyse des données recueillies.

L’analyse des cas notifiés est primordiale, elle se fait en 7 étapes : validation des cas: vérification de l’exhaustivité des données: évaluation de la qualité de remplissage de la fiche de notification : l’évaluation de la causalité d’un cas; l’évaluation de la gravité d’un cas ; l’évaluation de l’évitabilité d’un cas; l’analyse approfondie des causes. La 3ème étape a trait à l’enregistrement des cas dans une base de données. La 4 ème étape repose sur la détection des signaux. La détection des signaux se fait de manière qualitative ou quantitative grâce à des méthodes d’analyses statistiques spécifiques.

Quant à la 5ème étape, elle concerne la validation des signaux en alertes. Tout signal détecté nécessitera d’être validé en alerte grâce aux études épidémiologiques, – aux logiciels de modélisation des expositions, aux méthodes d’analyse de laboratoire. Enfin, la dernière étape repose sur la minimisation des risques, c’est-à-dire l’ensemble des actions qui permettent de prévenir ou de réduire la probabilité d’apparition d’un préjudice lié aux expositions à des produits de santé, des produits de consommation ou à des agents environnementaux ou à en réduire la gravité au cas où il se produirait, tout en s’assurant de l’efficacité des mesures prises.

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