Le chômage recule à 11,8%, mais reste élevé chez les jeunes et les femmes

L’économie nationale a perdu 24.000 emplois en 2022

Marché du travail : Le Haut-Commissariat au Plan ( HCP) estime que la situation du marché de travail en 2022 a connu une relative amélioration en milieu urbain et demeure impactée par les effets de la sécheresse en milieu rural. Le taux de chômage a augmenté chez les jeunes et les femmes.

Les dernières statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur la situation du marché du travail en 2022 montrent que le taux de chômage a baissé en passant de 12,3 à 11,8% au niveau national entre 2021 et 2022, soit une baisse de 0,5 point. En milieu urbain, le taux de chômage a régressé de 1,1 point en passant de 16,9 à 15,8%. En revanche, il a augmenté de 0,2 point en milieu rural (5 à 5,2%). Il reste plus élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (32,7%), les diplômés (18,6%) et les femmes (17,2%). Entre 2021 et 2022, le nombre de chômeurs a diminué de 66.000 personnes, passant de 1.508.000 à 1.442.000 chômeurs, ce qui correspond à une baisse de 4%. Cette régression est la conséquence d’une diminution de 70.000 chômeurs en milieu urbain et d’une augmentation de 4.000 en milieu rural.

A noter que le taux de chômage reste plus élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (32,7%), les diplômés (18,6) et les femmes (17,2%). En effet, il a augmenté de 0,4 point pour les femmes, passant de 16,8% à 17,2% et a baissé de 0,6 point pour les hommes, passant de 10,9% à 10,3%. Selon le diplôme, le taux de chômage a enregistré une baisse d’un point parmi les diplômés, passant de 19,6 à 18,6%, et de 0,4 point parmi les personnes n’ayant aucun diplôme, (4,6 à 4,2%). Il a enregistré une hausse de 0,9 point parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 31,8 à 32,7% et une baisse parmi les autres catégories d’âge. Il est ainsi passé de 19,6 à 19,2%pour les personnes âgées de 25 à 34 ans (-0,4 point), de 7 à 6,4% pour celles de 35 à 44 ans (-0,6) et de 3,8 à 3,3% pour celles de 45 ans et plus (-0,5).

164.000 postes créés dans les services
L’économie nationale a perdu 24.000 postes en 2022, résultat d’une création de 150.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 174.000 en milieu rural. Par type d’emploi, 136.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés, résultat d’une création de 161.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 25.000 en milieu rural. Pour sa part, l’emploi non rémunéré a connu une baisse de 160.000 postes, due essentiellement au recul de ce type d’emploi en milieu rural de 150.000 postes. Les secteurs des services et de «l’agriculture, forêt et pêche» demeurent les premiers pourvoyeurs d’emploi. Le HCP fait savoir que le secteur des «services» emploie 47,4% des actifs occupés, suivi de «l’agriculture, forêt et pêche» avec 29,3%. De son côté, l’industrie, y compris l’artisanat, contribue pour 12%, avec 45,6% des emplois de ce secteur provenant des activités artisanales.

Quant au secteur des BTP, il emploie 11,2% des actifs occupés. Signalons que près de deux tiers des actifs occupés ruraux (65,8%) exercent dans le secteur de l’« agriculture, forêt et pêche», et les deux tiers des actifs occupés citadins (66,4%) travaillent dans le secteur des «services». En 2022, le secteur des services a créé 164.000 postes d’emploi au niveau national (137.000 en milieu urbain et 28.000 en milieu rural), enregistrant une hausse de 3% de l’emploi par rapport à 2021. La création d’emploi dans ce secteur provient principalement de la branche d’hébergement et restauration (+46.000 postes), du commerce (+36.000), des activités de services administratifs et de soutien (+34.000) et du transport et entreposage (+25.000). Le secteur de l’industrie y compris l’artisanat a créé 28.000 postes (16.000 en milieu urbain et 12.000 en milieu rural).

Ces emplois créés proviennent principalement des activités artisanales (26.000 postes). Quant au secteur de «l’ agriculture, forêt et pêche» il a perdu 215.000 postes d’emploi au niveau national, 205.000 en milieu rural et 10.000 en milieu urbain. Enfin, le secteur du BTP a perdu 1.000 postes d’emploi, résultat d’une création de 8.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 9.000 en milieu rural.

Le taux d’activité en léger recul
Le taux d’activité a baissé de 0,8 point entre 2021 et 2022 pour s’établir à 44,3%. Cette baisse résulte de l’accroissement de la population en âge d’activité (15 ans et plus) de 1,4% et du décroissement de la population active de 1%. La baisse du taux d’activité est plus prononcée en milieu rural (-1,8 point), passant de 50,9 à 49,1%, qu’en milieu urbain (-0,4 point), de 42,3 à 41,9%. Ce taux a diminué de 1,1 point pour les femmes, s’établissant à 19,8%, et de 0,8 point pour les hommes (69,6%). Le taux d’emploi a reculé de 39,7 à 39,1% au niveau national (-0,6 point), soit une hausse de 0,2 point en milieu urbain (35,1 à 35,3%), et une baisse de 1,9 point en milieu rural, (48,4 à 46,5%). Ce taux a baissé d’un point pour les femmes et de 0,3 point pour les hommes.

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72,6% des actifs concentrés dans cinq régions

Situation régionale:  Dans sa note, le HCP fait remarquer que 5 régions abritent 72,6% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Sans surprise, la région de Casablanca-Settat arrive en tête avec 22,2%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,7%), de Marrakech-Safi (13,1%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%) et de Fès-Meknès (11,6%). Ainsi, trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (44,3%). Il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (50,1%), de Casablanca-Settat (46,7%) et de Marrakech-Safi (45%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions du Souss-Massa (38,3%), de Drâa-Tafilalet (41 %) et de l’Oriental (42%). Par ailleurs, 5 régions concentrent 71,4% des chômeurs au niveau national. La région de Casablanca-Settat arrive en première position avec 25,9%, suivie de Fès-Meknès (13,2%), de Rabat-Salé-Kénitra (12,7%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,8%) et de l’Oriental (9,8%). [/box]