Société

Le coup de gueule de Zakaria Semlali

© D.R

ALM : L’UC donne l’impression d’avoir du mal à exister en tant que parti d’opposition et que son discours n’est pas audible.
Zakaria Semlali : Vous n’êtes pas le seul à faire cette remarque que je trouve infondée. L’UC est une réalité incontournable du paysage politique national. Chose qu’elle a prouvée à maintes reprises. Nos détracteurs qui ont misé sur notre laminage total à l’occasion des dernières communales en ont été pour leurs frais puisque nous avons réalisé une performance remarquable suite à cette consultation en enlevant particulièrement deux grandes villes, Casablanca avec Mohamed Sajid et Marrakech avec Omar Jazouli. Cela dit, j’approuve la critique selon laquelle notre discours n’est pas audible. La raison vient en partie du fait que notre discours a été volé.
Par qui ?
Par nos adversaires. Ceux qui dénonçaient, lorsque nous étions au gouvernement, notre politique axée sur le libéralisme économique et les privatisations. Je parle de la gauche et notamment de l’USFP qui du temps de l’opposition ont critiqué vigoureusement nos choix de l’époque et qu’ils ont adopté depuis 1998 une fois aux affaires grâce à l’alternance consensuelle.
Mais le libéralisme n’est plus l’apanage de tel ou tel courant politique. Il est depuis longtemps la philosophie dominante un peu partout à travers le monde…
Le problème de l’UC c’est qu’elle a été depuis sa création en 1983 plus royaliste que le roi. Cela veut dire que dans la quasi-totalité de nos démarches, nous avions pris à chaque fois en considération l’intérêt du pays. Cette situation nous a pénalisés en ce sens où elle ne nous a pas permis de construire un discours politique propre à nous avec des positions critiques sur tel ou tel problème concernant la vie des citoyens. L’USFP, elle, était à rebrousse-poil de notre attitude puisqu’elle a fondé toute sa stratégie sur l’opposition systématique mâtinée de démagogie à toute initiative entreprise aussi bien par le régime que par le gouvernement.
L’UC regrette-t-elle d’avoir été trop loin dans son soutien aux instituations?
Pas du tout. L’UC est un parti nationaliste et fier de l’être. Cependant, notre formation se doit de changer de langage et de se repositionner en fonction des exigences du Maroc nouveau. Pour cela, il est nécessaire qu’elle convoque le plus vite possible son congrès pour amorcer un nouveau départ. L’avènement de la nouvelle UC est obligatoirement lié à l’assainissement des rouages du parti.
Mais encore…
Certains éléments n’ont plus rien à faire non seulement à l’UC mais aussi dans la vie politique nationale. Les intéressés, qui font partie du bureau politique, représentent un facteur de blocage sérieux à la réforme de l’UC et à son évolution.
Pouvez-vous nous dire les noms des personnes dont vous parlez?
Je parle des gens comme Ali Hassani, Habib Dekkak et Hamza Kettani. N’ayant aucune légitimité politique ou électorale, ceux-là et d’autres dans leur cas ne représentent qu’eux-mêmes et encore !
Et Abderrahmane Amalou ?
M. Amalou doit s’expliquer publiquement sur son rôle en tant que ministre de la Justice lors la fameuse campagne d’assainissement en 1996. Il ne peut plus continuer à observer le silence sur cette affaire qui a éclaboussé l’image de l’UC. Si son argumentaire ne s’avère pas convaincant, il n’a de choix autre que de partir.
Vous avez l’air dur…
Non, mon propos est raisonnable. Il est en plus partagé par la nouvelle génération de l’UC. Des figures comme Omar Jazoiuli et Driss Radi soutiennent cette ligne réformatrice qui est majoritaire au sein du parti.
Celui-ci ne peut se renouveler par le recrutement de nouveaux éléments valables que s’il procède à son aggiornamento et à son assainissement. Le Maroc a changé. Finie l’UC du passé. Notre parti ne doit par conséquent compter que sur lui-même pour aller de l’avant.

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