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Le Covid-19 met à nu les inégalités de genre au Maroc !

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Et si nous envisagions de changer de perspective d’analyse face au Covid-19 pour voir en cette épidémie une opportunité de penser concrètement à de nouvelles solutions qui répondraient aux inégalités de genre mises à nu douloureusement à grande échelle lors de cette pandémie ?

 

Par Nadia Ramdani (*)

En effet, le Covid-19, en paralysant tous les secteurs de développement du pays, a laissé entrevoir les réalités disparates des actrices et acteurs censé·e·s participer de façon paritaire au développement du Maroc. Or, les inégalités de genre, déjà relevées à travers plusieurs rapports émanant des ministères, organismes internationaux et de la société civile, ont dans ce contexte particulier été exacerbées et devenues très visibles dans tous les secteurs : accès à l’eau potable et à l’éducation dans le rural, à la santé, à un logement décent, à l’emploi, etc. Rappelons que les femmes sont les plus touchées par le chômage et que la participation des femmes marocaines à la vie économique compte parmi les plus faibles au monde.

Les femmes travaillant principalement dans le secteur informel perdent leurs emplois sans filet de sécurité et sans projection future de pouvoir récupérer leurs emplois précaires. Selon leur contexte géographique et leur situation économique, les femmes au Maroc se battent à armes inégales contre la plus grande crise sanitaire de l’histoire moderne.

En outre, le Covid-19 et le confinement ont enregistré une hausse mondiale de toutes les diverses formes de violences faites à l’égard des jeunes filles et des femmes. Au Maroc, plusieurs voix de la société civile se sont levées durant toute la période du confinement pour conscientiser des dangers élevés qu’encourraient les femmes, confinées chez elles avec un conjoint violent et apporter leurs aides sous diverses formes aux femmes victimes de violence, dont l’écoute, le conseil et le soutien psychologique, ainsi que des services d’orientation, en coordination avec d’autres acteurs institutionnels. De nombreux contenus médias ont également été produits en dialecte marocain principalement pour sensibiliser l’opinion publique aux diverses formes de violence faites aux femmes et des jeunes filles au Maroc.
Ainsi les femmes subissent une double peine : celle d’être à la fois les plus touchées par les conséquences de la pandémie, en particulier dans les pays du sud, et les plus impliquées, en première ligne.

Au Maroc, les femmes représentent la majorité des professionnel·les de la santé, en ligne de mire face aux risques très élevés du Covid-19. Une thématique très peu relayée dans les médias alors que les femmes contribuent majoritairement à la gestion quotidienne de la crise. Notons qu’au Maroc, les femmes représentent 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social sans oublier le secteur support indispensable au bon fonctionnement de toute structure sanitaire : femmes de ménage, blanchisseuses, cuisinières, etc. Toutes ces femmes sur le front face au Covid-19 se retrouvent pour la plupart d’entre elles à devoir gérer les tâches domestiques, s’occuper de leur famille voire grande famille et belle-famille, leurs enfants et leurs devoirs, un temps incommensurable non comptabilisé et non rémunéré qui se rajoute à leur charge professionnelle.

L’Association femmes pour la diversité et la paix – AFDP – qui œuvre depuis 2018 pour la promotion des droits des femmes et de la diversité grâce aux NTIC en vue de consolider une culture de la paix s’engage à participer à un monde égalitaire en remettant en question tous les fondements du système patriarcal. La moitié de la population doit impérativement participer à toutes les prises de décisions de sa société. L’AFDP s’engage à valoriser le travail des femmes qui sont appelées au front, de nouvelles actions sont prévues dans son agenda très prochainement.

(*) Cofondatrice de l’Association femmes pour la diversité et la paix

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