Du nouveau dans l’enquête des attentats de Madrid : le fournisseur des explosifs a été identifié. Il s’agit d’un Espagnol, arrêté jeudi dernier à Oviedo (Nord de l’Espagne). Son nom est désormais connu. Il a été prononcé par toutes les chaînes de télévision espagnoles lundi matin. José Emilio Suarez Trashorras est un mineur, familiarisé avec l’usage de la dynamite. Pour des problèmes de santé, ce suspect a abandonné le métier de mineur, mais il a gardé des contacts dans les mines de charbon et une facilité pour pénétrer dans les dépôts où est emmagasinée la dynamite. José Emilio Suarez Trashorras aurait facilité aux présumés auteurs des attentats du 11 mars l’accès aux explosifs qui ont secoué trois stations de train dans la capitale espagnole.
Il s’agit de l’explosif “Goma 2 Eco“ utilisé dans les mines de charbon, nombreuses dans le Nord de l’Espagne. Le sac qui n’a pas explosé le 11 mars contenait des cartouches de 125 grammes, chacune remplie de la Goma 2 Eco. José Emilio Suarez Trashorras est connu des services de police. Il gère une petite société de vente de véhicules de seconde main et a déjà été impliqué dans des affaires de drogue. Quant aux individus à qui ce suspect aurait facilité l’appropriation des explosifs, ils sont au nombre de quatre. “Tous d’origine marocaine“, rapportent les médias espagnols qui citent des sources proches de l’enquête.
Les quatre Marocains interpellés sont en garde à vue au siège des services antiterroristes de la police et seront déférés ce mardi auprès du juge Del Olmo pour interrogatoire. Trois d’entre eux ont été détenus à Alcala de Henares, point de départ de trois des quatre trains éventrés par les bombes le 11 mars. Les enquêteurs accordent une importance particulière au quatrième Marocain, Mohamed Chedadi, propriétaire d’une boutique de vente en gros à Lavapiés. Ce dernier est soupçonné d’être un des auteurs matériels des attentats de Madrid. Son frère Saïd, actuellement en prison, avait été détenu en novembre 2001, en compagnie du Syrien, désormais célèbre, Abou Daddah (supposé chef de la cellule d’Al-Qaïda en Espagne) dans le cadre de l’enquête du juge Baltasar Garzon sur les ramifications espagnoles des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Mohamed Chedadi est né à Tanger en 1966 où il a effectué ses études secondaires, avant de quitter le Royaume en 1985 à destination de l’Espagne.
En ce qui concerne les trois autres Marocains, il s’agit d’Abderrahim Zbakh (33 ans), Farid Oulad Ali (38 ans) et Abdelouahed Berrak (34 ans).
Parallèlement à ces arrestations, l’enquête de la police espagnole sur les attentats du 11 mars est centrée actuellement sur la recherche d’un appartement qui aurait été utilisé par les terroristes pour préparer les bombes, selon la presse espagnole de dimanche. Cet appartement aurait servi pour entreposer pendant une quinzaine de jours cent kilos d’explosifs et pour préparer les bombes ensuite dissimulées dans des sacs à dos, selon “El Mundo“ et “El Pais“. C’est là que tout a été minutieusement préparé. C’est à partir de cet endroit que les terroristes sont sortis avec les sacs de la mort sur leur dos.
Selon “El Pais“, ce logement se trouverait à proximité de Alcala de Henares, à une vingtaine de kilomètres de Madrid. Dans ce lieu a été retrouvée, le 13 mars, la fourgonnette Renault volée dans laquelle la police a découvert sept détonateurs et une cassette-audio avec des versets du Coran. Pour “El Mundo“, l’appartement serait situé dans le quartier Lavapies de la capitale espagnole où ont été arrêtés les trois Marocains. Ils vont être entendus ce mardi par le juge chargé de l’instruction, Juan del Olmo. Peut-être qu’ils vont lui révéler l’adresse de l’appartement où les bombes ont été préparées.