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Le gaspillage alimentaire bat son plein pendant le Ramadan

© D.R

Les jeûneurs se retrouvent devant une table bien garnie

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Beaucoup de gens appellent à lutter contre cette addiction aux achats de produits alimentaires pendant ce mois sacré de Ramadan, tout en préservant son aspect festif par des plats équilibrés et appétissants à des prix accessibles.

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En plus de son aspect spirituel et sacré, Ramadan est un mois de chhiwates dont les prix ne sont pas accessibles à tous les ménages au Maroc. Pourtant les Tangérois, à l’instar des habitants des autres régions du Royaume, font de leur mieux pour que leur table de la rupture du jeûne soit bien garnie de mets appétissants et de tous genres. Bien que Ramadan compte moins de repas que les jours ordinaires, «nous dépensons beaucoup plus durant ce mois sacré. Nous tenons, vu notre âge et après le départ de nos deux enfants étudier à l’étranger, que notre repas de ftour soit équilibré mais avec un peu de chhiwates, dont la présence est indispensable pour les yeux et le décor de la table», affirme Mohamed Larbi Laabassi, cadre dans la fonction publique à Tanger, faisant remarquer que ses dépenses croissent relativement, lorsque «nous pensons- ma femme et moi- rompre avec la routine et aller prendre le repas du ftour à l’extérieur».

Les jeûneurs ont l’embarras de choix

A l’heure de la rupture du jeûne, les familles sont heureuses de se rassembler autour d’une table ornée de toutes sortes de chhiwates et en grande quantité. Les jeûneurs ont ainsi l’embarras du choix devant cette grande quantité de mets. Ils ne peuvent pas manger toutes les chhiwates qu’elles ont préparées pour leur rupture du jeûne. Comme il fait chaud ces derniers temps, «j’ai préféré boire beaucoup plus de jus pendant les deux jours de Ramadan. Mais comme mon estomac commence à me faire mal, j’essaie de me limiter à prendre de la harira, du lait et un peu de dattes», dit l’actrice Bahija El Hachimi, ayant l’habitude, elle et son mari, de rompre leur jeûne chez sa mère, qui vit seule. 

Cette jeune actrice fait part que vu que son époux et sa mère sont sous traitement, la table du ftour reste quasiment intacte et toujours avec ses chhiwates sucrées et salées. Et comme Ramadan est le mois de don et de générosité, «nous avons décidé de donner la grande part de ce qui reste du repas de ftour au concierge et une veuve qui habite à proximité de ma mère», soiligne Mme El Hachimi.   

Des produits coûteux

Pour la plupart des gens interrogés, le mois sacré demeure depuis toujours le plus cher. Les préparatifs pour ce mois béni ont commencé bien avant avec des achats des épices, utilisés généralement dans les recettes spécifiques pour les fêtes traditionnelles et religieuses. Toutes les épices et tous les autres produits coûtent pour la majorité des ménages les yeux de la tête. «Personnellement, je préfère Ramadan aux autres mois de l’année. Car il me fait vivre de beaux moments de spiritualité et une ambiance festive et de convivialité. C’est pourquoi je dépense plus de 4.000 dirhams pour la bouffe. C’est vrai que nous faisons beaucoup d’achats alimentaires et nous préparons de grandes quantités de chhiwates. Mais à l’heure de la rupture du jeûne, nous ne mangeons presque rien. Nous faisons de même pour le dîner et le shour», confie Lamiae Slaoui, rédactrice en chef au journal électronique Tanger infos, avant d’ajouter qu’elle essaie également de concilier entre son travail et des tâches domestiques pour bien vivre l’ambiance ramadanesque.

Appel à la modération

Beaucoup de gens appellent à lutter contre cette addiction aux achats de produits alimentaires pendant ce mois sacré de Ramadan, tout en préservant son aspect festif par des plats équilibrés et appétissants à des prix accessibles. C’est le cas de Haja Zineb, octogénaire et femme au foyer, qui se dit nostalgique du bon vieux temps, où les gens étaient ravis de se rassembler en famille ou entre amis pour partager ensemble le repas de la rupture du jeûne avec moins de mets qu’aujourd’hui. «Le Ramadan était célébré à l’époque comme il se doit en famille ou entre amis dans la sobriété. Nous faisions en sorte que notre repas dh ftour soit composé de harira, dattes et figues séchées. Ce sont les familles aisées qui pouvaient y ajouter des œufs durs au cumin. Nous ne savons pas à l’époque ce qu’est la mayonnaise ou la moutarde dont les jeunes ne peuvent aujourd’hui se passer», explique-t-elle, faisant remarquer que «c’est du gaspillage de dépenser beaucoup pour la préparation des recettes de tous genres, dont une partie est destinée à être jetée, après le ftour ou le lendemain, à la poubelle».

La plupart des femmes essaient de faire un repas de ftour beaucoup plus copieux et coûteux lorsqu’elles accueillent des hôtes chez elles. «Une sorte de gaspillage et de vantardise que d’aucuns confondent avec le sens de la convivialité et la générosité marocaine», déplore Haja Zineb.

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