Société

Le gouvernement américain a formé 260 procureurs pendant près de deux ans

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Le programme «Renforcer les capacités du Maroc à lutter contre la traite des personnes» financé par le gouvernement américain et qui a démarré au mois de mai 2021 vient d’être clôturé au mois de janvier. Ce crime représenterait aujourd’hui la troisième priorité en matière de sécurité au Maroc après celle du terrorisme et des stupéfiants. Les détails d’une lutte à l’échelon international.

Le programme mis en œuvre par l’association américaine du barreau, en partenariat avec le ministère marocain de la justice a été doté d’une enveloppe de 825.000 dollars. La manne a été délivrée par le bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes, une émanation du département américain au Royaume. Et c’est grâce à cet appui que 260 procureurs, avocats, membres de la sûreté nationale et représentants de la société civile à Casablanca, Béni Mellal et Tanger ont pu être formés sur la problématique entre mai 2021 et janvier 2023.
Le sujet ne date pas d’hier. Laurence M. Randolph, consul général des Etats-Unis à Casablanca, saluera l’initiative qui lui tient particulièrement à cœur puisque ses ancêtres ont fait l’objet de ce traitement… Le diplomate a tenu à le rappeler lors de son allocution. Le sujet interpelle, les profils de traite de personnes sont très nombreux justifiant une formation précise pour déterminer les critères qui définissent cet état.
Me Hicham Mellati, directeur des affaires pénales et de grâces au ministère de la justice, est revenu sur la question mardi dernier (lors de la clôture officielle du programme) au sein du consulat des Etats-Unis, rappelant la loi marocaine 27-14 qui définit la traite des êtres humains : «comme le fait de recruter une personne, de l’entraîner, de la transporter, de la transférer, de l’héberger, de l’accueillir ou le fait de servir d’intermédiaire à cet effet par la menace de recours à la force, ou d’autres formes de contrainte, d’enlèvement, de fraude, de tromperie ou d’abus d’autorité, de fonction, ou de pouvoir, ou d’exploitation d’une situation de vulnérabilité, de besoin ou de précarité ou par le fait de donner ou de percevoir des sommes d’argent ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre personne aux fins d’exploitation…».

La définition est claire. Elle renvoie au fléau considéré comme le second crime le plus rentable au monde !
Au Maroc, les enjeux sont réels compte tenu de sa situation géographique avec l’Afrique et l’Europe. Devenu au fil des ans un pays de transit, les autorités sont sensibles au danger. La mise en oeuvre d’un tel programme le confirme.
Concrètement il a permis auprès des populations bénéficiaires de combler les besoins en termes de formation et d’expertise à travers un éclairage sur plusieurs thématiques pour ne citer que les indicateurs des victimes potentielles de traite et les mesures d’orientation et d’assistance des victimes de traite.
Le chantier est ouvert. L’appel à la poursuite des efforts à travers le renforcement de la coopération entre le Maroc et les Etats-Unis dans ce domaine a été clairement formulé par la partie marocaine.

Les enjeux sont réels
Au niveau mondial, cette catégorie de crime (traite des personnes) a été quantifiée. «Il est estimé que 25 millions de personnes sont soumises à la traite des êtres humains et au travail forcé, ce qui génère environ 150 milliards de dollars par an en profits illicites». Une bombe à retardement… Et l’administration américaine s’engage, à travers ce type de programme de formation des parties concernées, à lutter contre ce crime.
Le Maroc aussi. Une commission nationale interministérielle à part entière existe, d’ailleurs, pour lutter contre la traite des personnes. Le fléau est réel. Ici ou ailleurs.

[box style= »default » box_color= »#c00c0e » title_color= »#eed3e1″ radius= »5″]flash-back d’une coopération soudée
Contexte  Hicham Mellati, directeur des affaires pénales et des grâces et président de la Commission nationale de coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains, recevait le 17 août dernier Brian Marcus, directeur adjoint de l’Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons américain, en visite au Maroc. Le bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes (office to monitor and combat trafficking in persons) oriente les efforts mondiaux du département américain dans la lutte contre la traite des êtres humains à travers la poursuite des trafiquants, la protection des victimes et la prévention de la traite des humains. Piloté par le fonctionnaire Kari Johnstone, le bureau s’associe, en effet, avec les gouvernements étrangers, les organisations internationales, les autres agences fédérales, la société civile, le secteur privé et les survivants de la traite des êtres humains pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies efficaces de lutte contre ce crime.[/box]

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