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Le HCP et l’Unicef évaluent l’impact sur les plus jeunes : Comment les enfants ont vécu le confinement

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Le Haut-Commissariat au Plan en partenariat avec l’Unicef vient de publier un rapport spécifique sur l’impact de la crise sanitaire sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants.

Il ressort de cette enquête que les enfants ont été les plus touchés par le non-accès aux services médicaux durant le confinement. Près de la moitié, soit 47,1% des enfants âgés de 6-17 ans ayant nécessité un suivi médical, n’ont pas pu accéder à ces services. Ce taux est de 18,8% parmi les enfants de moins de 6 ans et 35,9% parmi l’ensemble de la population. Il faut aussi signaler que plus d’un enfant de moins de 6 ans sur dix (11,7%) n’a pas bénéficié de services de vaccination. Ce pourcentage est de 12,9% pour les enfants ruraux et 10,5% pour les citadins.

Le non-recours aux services de santé maternelle et reproductive s’est nettement réduit durant cette période. C’est ainsi que le non-recours aux services de santé reproductive a reculé de 13 points entre le début de confinement et la fin du confinement passant de 33,8% à 20,8%. Pour le non-recours aux services de santé maternelle, il a atteint 29,8% au début contre 26,2% à la fin du confinement, soit une baisse de 3,6 points de pourcentage. Dans le domaine de l’emploi, 72,5% des ménages avec enfants ont eu parmi leurs membres un actif occupé qui a été contraint d’arrêter de travailler au temps de confinement. En matière de respect des engagements financiers pendant la période de confinement, les ménages avec enfants ont éprouvé des difficultés à les respecter.

Dans l’ensemble, 41,5% des ménages avec enfants ont déclaré être incapables de respecter au moins un de leurs engagements financiers (loyer, crédit logement, crédit à la consommation, frais des soins médicaux, frais de scolarité, facture d’eau et d’électricité et crédits auprès des épiciers).

Respect quasi total du confinement sanitaire

Presque tous les enfants ont respecté le confinement sanitaire. Seuls 2,3% des ménages ont déclaré que leurs enfants ont rompu le confinement. Sortir pour jouer constitue le premier motif de rupture du confinement. Les sorties pour approvisionner le ménage en produits de consommation de base constituent la deuxième principale raison. Les parents des enfants de moins de 18 ans semblent être suffisamment informés des symptômes liés à la pandémie. Les signes les plus connus sont la fièvre avec une proportion de 89,7%, la toux sèche (76,9%), les difficultés respiratoires (63,5%), l’écoulement ou congestion nasale (26,1%) et la fatigue (23,1%). D’autres symptômes sont connus par les parents, mais à moindre mesure, à savoir la diarrhée pour 14,7%, les douleurs musculaires (10,3%), la perte de l’odorat (7,5%) ou encore celle de la dégustation (5,3%).

Les gestes les plus fréquemment adoptés par les ménages ayant des enfants sont le fait de se laver les mains régulièrement avec du savon pour 97,5% des cas, de porter des masques ou des bavettes (65%), d’éviter les poignées de main et les salutations physiques (64,4%) et de sortir moins fréquemment du domicile (58,5%). La disponibilité des produits d’hygiène s’est nettement améliorée, à la veille du dé-confinement. Ainsi, la totalité des ménages marocains avec enfants disposaient de bavettes (97,5%) et 66,3% disposaient de gel désinfectant, soit 23,7 et 18,9 points de pourcentage de plus qu’au moment de confinement.

Sur le plan psychologique, le confinement sanitaire a eu d’importants impacts sur les membres du ménage, en particulier les enfants. Ils ont, ainsi, cité plusieurs effets psychologiques dont l’anxiété pour la moitié des ménages (50,9%), la peur (42,6%), le sentiment d’être emprisonné à domicile (30,3%), les comportements obsessionnels (24,3%) et les troubles de sommeil ou d’appétit (24,1%).

Le temps moyen consacré aux activités scolaires est de 3h32mn

L’enquête révèle que le temps moyen consacré aux activités scolaires est de 3h32mn. Ce temps moyen est plus consistant à la campagne (4h16mn) que dans les villes (3h21mn). Il est plus élevé chez les filles avec 3h46mn que chez les garçons (3h18mn). Il passe de 3h12mn pour les enfants âgés de moins de 18 ans à 3h49mn pour les jeunes de 18 à 24 ans et de 3h36mn parmi les 20% des ménages les moins défavorisés à 4h25mn parmi les 20% des ménages les plus aisés. Il faut aussi noter qu’en moyenne, chaque enfant consacre 1h24mn pour les travaux ménagers ou domestiques, contre 2h51mn pour les adultes de 25 ans et plus, soit 50% de moins.

Au niveau de la population adulte, ce temps atteint 2h38 mn au niveau national, à savoir 2h34mn pour les citadins et 2h44mn pour les ruraux. Il est six fois plus élevé parmi les femmes (4h27mn) que parmi les hommes (44mn). Pour ce qui est des activités de communication et de sociabilisation, 3 heures 5 minutes y sont consacrées par les jeunes de 18 à 24 ans, et 2 heures 40 minutes par les enfants de moins de 18 ans, contre une heure 4 minutes à l’échelle nationale. Le temps mis quotidiennement, en moyenne, pour s’occuper des enfants est de l’ordre d’une heure et 3 minutes. Les femmes consacrent plus de temps à cette activité, soit 1h20mn contre seulement 46 minutes pour les hommes.

Près de 84% des préscolarisés n’ont pas pu suivre les cours à distance

Pendant le confinement, près de 84% des préscolarisés n’ont pas pu suivre les cours à distance. Le risque de ne pas suivre les cours à distance est significativement plus réduit parmi les ménages dirigés par une femme (77,5%) que parmi ceux dirigés par un homme (84,4%). Ce taux est de 72,6% pour un enfant dont le père a un niveau d’études supérieur contre 80,2% pour un enfant dont le père n’a jamais été à l’école. Interrogés sur la raison principale pour laquelle l’enfant n’a pas suivi les cours à distance, les parents évoquent en premier lieu la méconnaissance de la disponibilité des canaux dédiés au télé-enseignement à raison de 43,7%. Au temps de confinement, précisément avant la décision du report ou de l’annulation des examens, 73,2% des scolarisés au primaire ont suivi les cours à distance. Dans le secteur privé, 73,4% des enfants au primaire suivent régulièrement les cours à distance et 23% irrégulièrement, contre respectivement 28,8% et 40,5% pour leurs homologues du secteur public.

Il est important de relever qu’après la décision du report ou d’annulation des examens, la part des élèves au primaire qui suivent les cours à distance est tombée à 53,5% à l’échelle nationale (, 61,9% en milieu urbain et 42,7% en milieu rural). S’agissant de l’enseignement secondaire collégial, 81,2% des élèves ont suivi des cours à distance en période de confinement, 41,9% de façon régulière et 39,3% de façon irrégulière. Suite à la décision du report ou de l’annulation des examens, la part des élèves qui suivent les cours à distance a connu une forte baisse en passant de 81,2% à 57,3% à l’échelle nationale.

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