Le magistrat français devrait auditionner plusieurs personnes dans le cadre d’une commission rogatoire internationale (CRI), selon une source proche du dossier qui n’a pas précisé les dates exactes du déplacement du magistrat. Les personnes en question n’avaient pu être entendues par les autres juges d’instruction français qui ont été chargés du dossier avant M. Ramaël. Chef charismatique de l’opposition de gauche au roi Hassan II, Mehdi Ben Barka avait été enlevé en 1965 à Paris devant un grand restaurant et, selon toute vraisemblance, assassiné. Mais l’affaire n’a jamais été élucidée, malgré divers témoignages et de multiples recours introduits au Maroc comme en France. En octobre 2004, la Commission consultative du secret de la Défense nationale française a approuvé la déclassification des informations demandées par la justice française. Au Maroc, le ministre de la Justice a désigné récemment un juge d’instruction près la cour d’appel de Casablanca pour exécuter la commission rogatoire émanant du magistrat français. En septembre, Me Maurice Buttin, l’avocat français de la famille de l’opposant marocain, avait dénoncé le "silence" des autorités judiciaires marocaines qui, selon lui, n’avaient pas répondu à certaines demandes de la justice française vieilles de deux ans.