Société

«le marché devient étroit pour certaines entreprises»

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ALM : Pourquoi un carrefour du manager ?
Rachid M’rabet : C’est un événement organisé chaque année par nos étudiants de la promotion sortante. Le but est de mettre en commun leurs connaissances autour du financement, de la réalisation et de la thématique du projet qu’ils organisent de bout en bout. L’expérience est enrichissante pour leur carrière. Le deuxième objectif recherché est d’inviter un certain nombre de chefs d’entreprises et des directeurs des Ressources humaines pour qu’en parallèle, il y ait des prises de contact, des entretiens d’embauche. Le carrefour du Manager s’attache aussi lors de chaque édition à aborder un thème d’actualité. Nous avons choisi cette année la problématique des enjeux et des défis de l’internationalisation des entreprises.

L’internationalisation représente-t-elle aujourd’hui une tendance réelle intéressant un grand nombre d’entreprises marocaines ?
Nous constatons depuis un certain nombre d’années que le marché national devient étroit pour un certain nombre d’entreprises. La question qui se pose pour les étudiants est de déterminer les stratégies gagnantes, et d’analyser les raisons et les démarches pour un développement à l’international. L’entreprise s’oriente là où il y a l’opportunité. Il y a donc l’aspect économique qui prime. Mais il y a aussi le culturel et la volonté d’ouverture des pays d’accueil. Il y a de plus en plus d’entreprises marocaines qui choisissent l’Afrique. Nous y sommes encore en apprentissage. Les premiers éléments sont positifs.

Y a-t-il à l’ISCAE des modules de formation orientés autour de ces nouveaux besoins ?
Nous avions au niveau de notre école, un cursus Commerce international qui a donné ce qu’il pouvait donner. Actuellement, il y a toujours des cours relatifs à la formation à l’international mais c’est surtout au niveau du 3e cycle que la question est approfondie. Nous sommes en train de mettre en place un Master spécialisé en commerce international avec nos partenaires de l’Université de Lille. Il s’agit d’intégrer les perspectives de développement de l’économie africaine. Ce Master sera supervisé par le professeur Azirar, le seul spécialiste du Commerce international chez nous.

Vous insistez sur l’aspect africain. Et-ce pour suivre l’orientation des grandes entreprises marocaines ?
Pour nous, il y a un aspect africain évident dans ce mouvement. Mais nous sommes nous-mêmes africains, rattachés à ces pays par des liens culturels et linguistiques forts. Notre objectif est en fait de former des cadres africains de haut niveau qui intégreront la donne africaine. Nous avons nous-mêmes en tant qu’établissement, une expérience en internationalisation, avec l’ouverture il y a cinq ans de notre école en Guinée Conakry. La première promotion est sortie l’année dernière, une deuxième le sera au mois de juin 2007. C’est l’école la plus cotée en matière de management.

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