Société

Le Maroc a accueilli le Forum africain de philanthropie: L’Afrique de demain

© D.R

«Des actions courageuses et les grands paris». C’est le thème du Forum africain de philanthropie qui s’est clôturé mardi à Rabat.

En l’espace de deux jours, des philanthropes venus des quatre coins du monde,  des responsables et des dirigeants africains du milieu des affaires et du secteur social ont discuté des défis auxquels fait face le continent africain dans plusieurs secteurs, à savoir les sciences et la technologie, l’agriculture et l’alimentation, l’énergie et les changements climatiques ainsi que la gouvernance. L’élément fédérateur de cette rencontre était tout simplement de contribuer au développement du continent africain. Un rendez-vous qui prend son sens à quelques semaines de la COP22. Il s’agissait au cours de ce forum de placer l’Afrique au cœur des préoccupations. Pour y arriver, les philanthropes ont proposé des idées placées sous le signe de l’innovation, pouvant faire du social et du développement durable des facteurs réels de changement. Depuis sa création, le Global Philantropy Forum (GPF) s’est imposé comme une référence mondiale en matière de partage et d’échanges. Pendant ces deux jours il a été question de mettre sur la table des discussions plusieurs thématiques, entre autres le rôle de la philanthropie en matière culturelle, l’impact de la diaspora africaine sur l’économie et la politique, les effets de la science et la technologie au niveau local.

La philanthropie pour le bien commun

Plusieurs ateliers se sont tenus lors de cette rencontre dont la «venture philanthropy» ou ce qu’on appelle la philanthropie de risque. Les entrepreneurs présents à cet atelier ont pu bénéficier d’un regard d’ensemble sur les étapes de réalisation d’un investissement en matière de philanthropie de risque. Le prochain rendez-vous du Global Philanthropy Forum se tiendra à Washington du 18 au 20 avril 2017. Le GPF se fixe comme objectifs de «promouvoir et améliorer la nature stratégique des dons et investissements solidaires effectués par ses membres». Ce forum est également implanté en Amérique latine (Forum brésilien de la philanthropie) et en Afrique (Forum africain de la philanthropie) pour les philanthropes locaux engagés. Le Forum africain de philanthropie (APF) a été créé, quant à lui, en 2014 en vue de «mettre en place et élargir une communauté d’échange entre les philanthropes stratégiques africains et les investisseurs sociaux engagés à réaliser un développement inclusif et durable dans le continent africain».

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Trois questions à Janade du Plessis , directeur général de Abrazo Capital

janade-du-plessisALM :Vous avez évoqué le Social Impact Bond (SIB) ou les obligations à impact social initié par Goldmans Sacks. Parlez-nous davantage de ce concept…

Janade du Plessis : C’est un concept nouveau dans le monde des affaires. Quand on crée un SIB, notamment à travers une structure gouvernementale, l’effet recherché est d’avoir un impact au niveau social. Le gouvernement peut apporter son aide à travers l’impôt, pour de meilleures infrastructures ou un meilleur système de santé, par la simple collecte d’argent des citoyens.

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

L’exemple le plus simple est celui du Rwanda, où le gouvernement encourage les citoyens à collecter des fonds après avoir payé des taxes pour les SIB. En retour, l’Etat construit de nouvelles routes, des infrastructures, et offre un système de sécurité. Il y a beaucoup d’opportunités à créer autour des SIB. Si la diaspora africaine s’implique davantage dans ce sens, elle pourra contribuer largement à activer ces obligations, sachant que cette diaspora est importante en termes de chiffres.

Comment peut-on, à votre avis, transposer ces idées au Maroc ?

Le travail de fond se fait avec les philanthropes, les investisseurs, et les institutions qui doivent collaborer avec le gouvernement pour savoir où se placent exactement les besoins et pourquoi nous devons créer tel ou tel SIB. Le Maroc dispose d’une économie avancée par rapport à d’autres zones du continent africain. Par exemple, lorsqu’on parle de besoins, dans certains pays africains l’électricité est une problématique que le Maroc a su résoudre. Mais par exemple on peut créer au Maroc une obligation d’intervention énergétique, qui mobilisera les investisseurs et même les citoyens pour remplir ces besoins, en échange d’une baisse d’impôt dans le but de construire plus de routes, plus d’hôpitaux, etc. 

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Leila Ouchagour

Journaliste stagiaire

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