Société

Le Maroc immunisé contre le terrorisme

Citant le Maroc comme exemple de pluralisme d’opinion, le Dr. Dale F. Eickelman, professeur d’anthropologie et de relations humaines à l’université américaine de Dartmouth College, affirme que le meilleur moyen de faire face au terrorisme à long terme, consiste pour les pays du Moyen-Orient à «accéder davantage aux aspirations de leurs populations à la participation « au débat et à la gestion des affaires publiques. Dans une analyse sur les causes du terrorisme et les stratégies susceptibles de permettre d’y faire face, publiée dimanche par le Los Angeles Times, le Dr. Dale F. Eickelman souligne qu’au Maroc «l’option du terrorisme n’exerce aucun attrait». «Faire face aux idéologies radicales et aux théologies de la violence n’est pas chose aisée, mais la prolifération de voix discutant ouvertement du rôle de l’Islam dans le monde moderne et dans la société contemporaine, peut contribuer énormément à réduire l’impact sur la rue des appels au terrorisme», parce que «le détournement de l’opinion publique est plus facile en l’absence d’un plein débat «explique le Dr. Eickelman, estimant par ailleurs que c’est la raison pour laquelle le Premier ministre britannique, Tony Blair, a eu une «réaction plus adéquate « lorsqu’il a demandé à la chaîne de télévision Al Jazeera de lui accorder un temps d’antenne égal pour répondre aux vidéos d’Al Qaïda, tandis que le gouvernement américain avait au début opté d’abord pour une censure des enregistrements. «Ce n’est pas une tâche facile que de convaincre les Etats arabes qu’il est dans leur intérêt de promouvoir des sociétés ouvertes, mais ils doivent reconnaître que la hausse du niveau de l’éducation, une plus grande liberté de voyager et l’émergence de nouveau média de communication, ont transformé la rue arabe en une sphère de débat public où les gens en grand nombre – et non pas seulement l’élite politique et économique – veulent avoir leur mot à dire dans la gestion des affaires publiques «écrit par ailleurs le Dr. Eickelman, ajoutant : «quelques pays, comme le Maroc, ont évolué constamment dans cette direction. L’option du terrorisme n’exerce aucun attrait sur les Marocains. Ils participent davantage aux affaires de leur société. L’Algérie voisine leur fournit un triste exemple de ce que pourrait être le contraire et les Marocains en parlent souvent. «Cela dit, il importe de rappeler que le Dr. Dale Eickelman n’est pas un inconnu pour les intellectuels marocains, particulièrement pour les anthropologues, les sociologues et les islamologues. Cet homme a vécu au Maroc, il a approché des régions lointaines de ce pays, fréquenté les gens du fin fond de la société et écrit plusieurs articles et ouvrages sur le Maroc. Son étude sur Cherkaoua, particulièrement sur la famille du cadi Abderrahman Ben Mansour à Boujad reste l’une des contributions scientifiques les plus importantes sur la société marocaine. Dale Eickelman s’est spécialisé, par la suite dans l’analyse de l’Islam politique au Maroc.

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