Avec l’approbation d’un nouveau système américain équipant les hélicoptères Airbus H225 Super Puma
Technologie
Le Maroc pourrait prochainement opter pour une diversification de moyens de lutte contre les potentiels incendies de forêts avec l’annonce d’un fabricant américain de l’approbation de son nouveau système par les autorités marocaines. Les détails.
Bientôt des hélicoptères Airbus H225 Super Puma pour lutter contre les incendies de forêts au Maroc. En tout cas, l’actualité dans l’industrie aéronautique a été marquée ces dernières semaines par l’annonce de l’arrivée fort probable d’un nouveau système de lutte d’origine US au Maroc. Dans les détails, Recoil Aerospace Inc. (Recoil), concepteur de systèmes avancés de lutte aérienne contre les incendies (AFSS), a annoncé avoir récemment reçu l’approbation de l’Autorité de sécurité de l’aviation civile du Brésil (ANAC) et de la Direction générale de l’aviation civile du Maroc (DGAC) pour le système de réservoir «Recoil Tsunami AFSS».
Selon la même source, «le certificat de type supplémentaire (STC) SR02584AK de Recoil, basé aux États-Unis, pour l’hélicoptère Airbus H225 Super Puma, représente le seul réservoir approuvé pour les opérations avec cet avion». Pour le constructeur US, «grâce à cette approbation, les programmes de lutte contre les incendies brésiliens et sud-américains pourront intégrer cette mise à niveau technologique clé pour la saison actuelle des feux de forêts, ainsi que pour les entités au Maroc.
Les unités «Tsunami AFSS» sont disponibles pour une acquisition immédiate». Les principales caractéristiques du système de réservoir comprennent le montage sous le fuselage, la conception du réservoir rétractable, la vitesse aérienne la plus rapide disponible et le remplissage rapide en vol stationnaire. Grâce à une mise à niveau des performances des seaux d’eau externes traditionnels, les équipes de lutte contre les incendies sont en mesure de survoler les centres de population urbains sans le danger des charges suspendues et largables. L’augmentation de la vitesse aérienne signifie que les efforts d’extinction de feux deviennent plus efficaces avec des rotations rapides et une réponse rapide aux incidents. Pour Recoil, basée dans le Kentucky, le dispositif a une longue liste d’homologations internationales existantes.
Dans ce sens, le système Recoil est déjà en vigueur aux États-Unis et au Canada, ainsi qu’en République de Corée, en Australie et dans d’autres régions. Recoil a déclaré qu’elle était la seule entreprise basée aux États-Unis à produire ces types de réservoirs AFSS modernes, montés sur le fuselage et entièrement rétractables, en partenariat avec sa filiale basée dans le Kentucky, Aerospace Composites Solutions (ACS), qui exploite une usine de fabrication certifiée AS9100.
Stratégie
Il faut préciser que le Maroc s’est appuyé jusqu’ici sur une flotte parmi les plus performantes au monde composée de canadairs. Les autorités compétentes avaient d’ailleurs décidé au cours des dernières années de renforcer la flotte nationale avec de nouveaux Canadair, spécialisés dans la lutte contre les incendies de forêts. Les efforts publics ont permis de renforcer la stratégie marocaine de lutte contre les feux de forêts. Une stratégie qui s’est révélee payante pour le Royaume puisque les incendies de forêts ont enregistré une chute importante en 2024.
Ainsi, l’Agence nationale des eaux et forêts a enregistré 270 incendies de forêts en Maroc, détruisant 780 hectares entre le 1er janvier et le 31 août 2024.
Ces chiffres représentent une chute de 40% et donc une réduction importante par rapport aux années précédentes. Selon l’Agence nationale des eaux et forêts, la gestion des incendies de forêts a constitué depuis fort longtemps une préoccupation majeure des pouvoirs publics. L’année 2001 constitue le déclenchement d’un processus d’amélioration continue qui a abouti à l’élaboration du plan directeur de lutte contre les incendies de forêts (PDCI). Le PDCI reste le premier document de programmation construit en partenariat avec les différents départements concernés par la gestion des incendies de forêts.
La mise en œuvre de ce plan a permis la réalisation d’importantes actions, en matière d’encadrement et d’équipement du domaine forestier, de sensibilisation du grand public, l’acquisition de véhicules et de matériel, la dotation des unités de lutte en matériel adapté, l’entretien et le fonctionnement de la flotte aérienne et enfin l’adoption d’une procédure interdépartementale de coordination des opérations de lutte. Le système actuel de gouvernance de la gestion des incendies de forêts, basé sur la coordination entre les acteurs, est réalisé au niveau national par un comité directeur qui se réunit une à deux fois par an, avant la saison des feux ou selon les besoins.
Les départements et institutions qui y siègent en tant que membres actifs et permanents sont : le département des eaux et forêts (DEF), le ministère de l’intérieur (MI), le ministère de l’économie et des finances, la protection civile (PC), la Gendarmerie Royale (GR), les Forces Armées Royales (FAR), les Forces Royales Air (FRA), les Forces Auxiliaires (FA) et le ministère de l’équipement et du transport (MET). Le comité directeur assure plusieurs missions.
Il élabore et analyse les bilans annuels des incendies de forêts à l’échelle nationale, afin d’apprécier la qualité des interventions et dégager les contraintes éventuelles rencontrées; valorise les enseignements et les outils développés pour réorienter le mode d’action et assurer continuellement l’efficacité et l’efficience requises et veille sur la mise en place des programmes pluriannuels d’actions de prévention et de lutte, en fonction des missions et prérogatives des acteurs impliqués, à l’échelle nationale et locale.
L’acquisition d’un nouveau système de lutte contre les incendies permettra certainement au Maroc de renforcer davantage ces moyens de lutte contre les incendies qui constituent une menace sérieuse, notamment durant la saison d’été chaque année.
Patrimoine forestier
Superficie
Selon l’Agence nationale des eaux et forêts, le Maroc jouit d’une richesse biologique des plus exceptionnelles du bassin méditerranéen, corollaire de son positionnement géographique privilégié, entre la Méditerranée, l’océan Atlantique et le Sahara, et avec ses hautes montagnes des chaînes de l’Atlas et le Rif. Cet héritage biologique est caractérisé par un taux d’endémisme et une résilience remarquables. S’étendant sur une superficie de 9 millions d’hectares dont 3,2 millions d’hectares de nappes alfatières et 5,3 millions d’hectares boisés, avec des taux de boisement différenciés variant de 2% en zone saharienne à 43% au nord du pays (avec une moyenne de 13% du territoire national), ces écosystèmes forestiers jouent un rôle fondamental dans la préservation de l’environnement et le développement socio-économique des populations. Dès lors, les multiples impacts anthropiques qui pèsent sur ces écosystèmes menacent fortement cet héritage biologique qui s’avère encore fragilisé par la rapidité et l’ampleur des changements environnementaux existants. En effet, la place de l’Homme dans l’environnement marocain est, aujourd’hui comme hier, déterminante puisque ses impacts et ses choix de gestion déterminent les dynamiques des écosystèmes et la magnitude des phénomènes d’extinction des espèces et la récurrence de certains aléas, en l’occurrence les incendies de forêts. Ces derniers peuvent avoir de lourdes répercussions sur la vie des populations et sur l’évolution des écosystèmes naturels globalement. De fait, il existe autres facteurs de risque d’incendie liés notamment à la composition de la végétation et les conditions météorologiques. Certaines formations végétales sont plus sensibles au feu que d’autres ; leur vulnérabilité ou leur résistance dépend de nombreux facteurs, entre autres leur inflammabilité, la structure du peuplement forestier, les conditions météorologiques qui influencent fortement la sensibilité de la végétation au feu. Le vent accélère le dessèchement du sol et de la végétation et augmente le risque de mise à feu. La chaleur dessèche la végétation par évaporation et provoque, lors des périodes les plus chaudes, la libération d’essences volatiles, à l’origine de la propagation des flammes.