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Le ministère de la santé compte l’éradiquer avant 2030 : La rage sévit toujours au Maroc

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400 cas de rage animale sont recensés chaque année.

Vaccination : La rage pourrait être pratiquement éradiquée au Maroc si l’on procédait à la vaccination de 70% des chiens. Selon les derniers chiffres disponibles du ministère de la santé et de la protection sociale, 17 cas de rage humaine ont été enregistrés en 2022. Les détails.

Le Maroc enregistre encore de nombreux cas de rage en dépit des efforts déployés pour lutter contre cette zoonose. Selon les derniers chiffres disponibles du ministère de la santé et de la protection sociale, 17 cas de rage humaine ont été enregistrés en 2022. Selon la répartition par région, 2 cas ont été enregistrés dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès (3 cas), Rabat-Salé-Kénitra (3 cas), Béni Mellal-Khénifra (1 cas), Casablanca -Settat (1 cas), Marrakech-Safi (4 cas) et Souss-Massa (3 cas). A noter qu’une moyenne de 20 cas de rage humaine est enregistrée annuellement. 400 cas de rage animale sont recensés chaque année. Dans la grande majorité des cas, à savoir 9 cas sur 10, la personne concernée a été contaminée par un chien enragé, qui reste le réservoir et le principal vecteur de cette maladie. D’où l’importance de la vaccination des chiens.

La rage pourrait être pratiquement éradiquée au Maroc si l’on procédait à la vaccination de 70% des chiens. La vaccination des chiens constitue le moyen le plus efficace pour éviter la rage chez l’homme. L’OMS estime que la vaccination des chiens permet de réduire le nombre des décès imputables à la rage d’origine canine, mais aussi le besoin d’une prophylaxie post-exposition dans le cadre des soins aux patients mordus par des chiens. La stratégie nationale de lutte contre la rage n’a toujours pas réussi à éradiquer cette maladie d’origine virale et ce pour plusieurs raisons. A commencer par l’absence de chiffres fiables sur la population canine, notamment les chiens domestiques.

Il faut aussi noter l’absence de formation continue chez les professionnels de santé et surtout l’absence d’une évaluation du programme national. Le manque de sensibilisation et de communication sur cette maladie auprès des citoyens constitue un obstacle majeur. A ceci s’ajoute la faible coordination intersectorielle entre les secteurs de la santé animale et de la santé humaine tant au niveau central que provincial, le non-respect par les collectivités locales des normes d’hygiène dans les abattoirs et les décharges publiques ainsi qu’une insuffisance des mesures de vaccination chez l’animal. En matière de prophylaxies post-exposition, se pose le problème d’accessibilité et de disponibilité des vaccins et des autres traitements antirabiques dans les centres antirabiques. A ceci s’ajoute le problème de la disponibilité du personnel formé en matière de prophylaxie. Le défi majeur est d’éliminer la rage au Maroc en passant d’une stratégie de lutte à une stratégie d’éradication.

Le ministère de la santé et de la protection sociale souhaite éliminer cette maladie avant 2030. Rappelons que la rage est une zoonose virale à prévention vaccinale qui touche le système nerveux central. Dès lors que les symptômes cliniques apparaissent, la rage est mortelle dans pratiquement 100 % des cas. Les chiens domestiques sont responsables de la transmission du virus de la rage aux humains dans près de 99 % des cas, estime l’OMS. Pourtant, la rage touche aussi bien les animaux domestiques que sauvages.

Elle se propage aux humains et aux animaux par la salive, généralement en cas de morsures, d’égratignures ou de contact direct avec les muqueuses (par exemple, les yeux, la bouche ou les plaies ouvertes). Les enfants âgés de 5 à 14 ans sont des victimes fréquentes. Le coût de la rage à l’échelle mondiale est estimé à 8,6 milliards de dollars par an.

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