Société

Le ministre français de la Justice en visite au Maroc

La Chancellerie française n’a fait jusqu’ici aucun commentaire officiel sur le voyage de ce juge d’instruction qui a caché sa qualité de magistrat en entrant au Maroc. Mais le ministre marocain de la Justice Mohamed Bouzoubaâ devrait aborder la question avec M. Clément, qu’il doit rencontrer jeudi à Rabat.
Mardi, le ministre marocain s’était dit "surpris" et rendu "perplexe par le comportement" du juge français qui s’était déclaré exploitant agricole à la police des frontières. Le juge d’instruction parisien, qui s’est rendu au Maroc du 27 novembre au 4 décembre, possède réellement une exploitation agricole familiale, selon une source proche du dossier. Selon une source judiciaire à Paris, le juge français souhaitait pouvoir agir dans la plus grande discrétion, sur les recommandations de ses homologues marocains. De même source, on assure que le magistrat français s’était expliqué avant son départ dans une note envoyée au ministère de la Justice marocain de ce "souci de discrétion à son arrivée".
Dimanche, le juge Ramael est revenu à Paris sans avoir pu mener à bien sa mission. Selon Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka, le juge français a regretté que son homologue marocain Jalal Sarhane, ait prétexté des difficultés pratiques (adresses ou identités non retrouvées, pièces du dossier manquantes) pour ne pas exécuter la commission rogatoire.
Cette dernière porte sur l’interrogatoire d’une vingtaine de personnes au Maroc, des cadres civils et militaires en retraite ou encore en fonction, et sur la visite d’un ancien centre de détention, nommé "PF3", où seraient enfouis les restes de Ben Barka.
M. Ramael, voulait entendre notamment Hosni Ben Slimane, actuel patron de la gendarmerie royale, qui occupait à l’époque de l’enlèvement de Ben Barka des fonctions militaires. Face aux difficultés soulevées par les Marocains, le juge parisien a rédigé une "commission rogatoire complémentaire" dans laquelle figuraient les noms et adresses des personnes qu’il voulait entendre, ainsi que l’adresse de "PF3" avec un plan.
Mehdi Ben Barka, chef de la gauche marocaine dans les années soixante, a été enlevé, et probablement assassiné en octobre 1965 à Paris. Son corps n’a jamais été retrouvé. Sa famille, de nombreuses ONG et le parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) réclament toujours la vérité sur sa disparition. Durant sa visite au Maroc, M. Clément doit par ailleurs faire le point avec son homologue sur la renégociation d’une convention d’entraide judiciaire entre les deux pays qui date d’octobre 1957, en "l’adaptant notamment au terrorisme", selon la Chancellerie.
La criminalité transnationale organisée sera également au menu des discussions des deux hommes qui doivent signer vendredi un nouvel accord de coopération triennal, le "plan d’action stratégique 2006-2008", qui porte notamment sur le droit de la famille, le droit économique privé et l’administration pénitentiaire.

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