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Le PJD porte l’affaire devant le Parlement

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Après l’interdiction de son meeting, le Parti de la justice et du développement contre-attaque. En ligne de mire : le gouverneur de la province de Kalaâ Sraghna, qui aurait interdit le rassemblement du parti en question, prévu vendredi et samedi derniers sous la présidence de son secrétaire général, Saâd Eddine El Othmani. Lahcen Daoudi, SG adjoint du PJD, a annoncé hier que son parti envisageait, entre autres mesures, la saisine du ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, pour protester contre «la décision inique» du gouverneur de Kalaâ Sraghna. M. Daoudi a précisé que «son parti compte saisir le ministre de tutelle lors de la session du mois d’avril prochain, au Parlement», pour contester «une décision contraire à la loi». Selon le député PJD à Fès, «le gouverneur de Kalaâ Sraghna aurait justifié son acte par le fait que le meeting en question résonnait comme une campagne prématurée pour les communales de 2009». Un «argument» rejeté par le deuxième responsable du PJD, qui affirme que ce meeting était destiné à «l’encadrement pur et simple des citoyens». Dans un communiqué, diffusé au lendemain de l’interdiction du meeting, le secrétariat provincial du PJD à Kalaâ Sraghna a appelé le ministre Benmoussa à «intervenir d’urgence pour ouvrir une enquête» sur ce qu’il a appelé des «abus» subis par le parti «à l’échelle nationale et locale», invitant «les instances politiques et les acteurs de la société civile à unir et intensifier leurs efforts pour faire face à tout dérapage ou abus de pouvoir». Pour exprimer sa protestation, le secrétariat provincial du PJD annonce la tenue d’un sit-in le 31 mars devant le siège de la préfecture de Kalaâ Sraghna. Selon le même secrétariat provincial, «des instructions» auraient été données le week-end dernier par le gouverneur de Kalaâ Sraghna pour enlever les banderoles annonçant la tenue du meeting, qualifiant cette pratique d’«abusive» et de «préjudiciable». «Au moment où tout le monde déplore le taux d’abstention élevé lors des échéances électorales, nous voilà face à une décision qui risque d’aggraver la désaffection des citoyens à l’égard de la politique», renchérit M. Daoudi, en mettant en garde contre le risque «d’un retour sur les acquis démocratiques accumulés par notre pays lors des dernières années». Une trentaine de députés PJD, ajoute M. Daoudi, se préparent à faire le déplacement à Kalaâ Sraghna pour marquer leur réprobation à l’égard de «la décision injuste». «On va se rendre sur place» pour signifier aux autorités locales que «tout recul est inadmissible», a martelé le député PJD. Le même son de cloche a été relevé hier chez le député Mustapha Ramid, qui a épinglé les interdictions en série des sit-in de protestation, organisés par le PJD ou par d’autres acteurs politiques et associatifs. Le chef du groupe parlementaire du PJD a souligné que ces interdictions constituent «une violation des dispositions juridiques organisant le domaine des libertés publiques». «On n’a plus le droit d’accéder à des salles publiques», s’indigne M. Daoudi. «C’est grave ce qui se passe aujourd’hui dans le pays», s’est-il alarmé, en appelant à «une mobilisation générale pour faire face à cette situation».
Après avoir été «acculé» à l’opposition, le PJD, classé troisième lors du scrutin législatif du 7 septembre dernier, avait promis «une opposition forte». Le parti de Saâd Eddine El Othmani a traduit cette «promesse» sur le terrain, en multipliant ces derniers temps les sit-in de protestation. On le trouve sur tous les coups, partant des sit-in contre le renchérissement de la vie aux manifestations contre le blocus de Gaza, en passant par ses critiques à fleuret moucheté contre l’actuel exécutif.

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