Le plaidoyer du socialiste Youssoufi

En dépit de la lenteur qui caractérise leur application, depuis 1995, les accords de Barcelone constituent un moyen adéquat pour la promotion de la coopération entre les pays de la Méditerranée.
Le premier secrétaire de l’Union socialiste des Forces populaires (USFP), Abderrahmane Youssoufi, a appelé l’Internationale socialiste (IS), dont il est le vice-président, à déployer tous ses efforts pour mettre le processus de reconstruction de l’Irak sur la voie de la légalité internationale, celle que représentent les Nations unies et le Conseil de sécurité.
Dans une allocution lue devant la Commission méditerranéenne de l’IS, réunie vendredi dernier à Tolède (Espagne), dont le texte intégrale a été rapporté samedi par le quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki, M. Youssoufi a attiré l’attention des participants sur la nécessité d’exprimer clairement leur attachement à l’unité de l’Irak, à sa sécurité et à son intégrité territoriale, et à la restitution aux Irakiens des richesses de leur pays dont ils doivent être les seuls bénéficiaires.
« La guerre menée contre l’Irak par les troupes de la coalition américano-britannique a été pour nous une blessure incurable (…) c’était une guerre illégale, immorale et injuste et elle le restera », a dit M.
Youssoufi devant les participants à cette rencontre qui a eu pour thème «La Méditerranée dans le contexte de la guerre en Irak ».
Le premier secrétaire de l’USFP a dit sa tristesse et sa douleur pour les péripéties tragiques de cette guerre qui a vu la destruction de quartiers résidentiels, le pillage d’un patrimoine historique et la profanation de lieux sacrés pour des millions de personnes, rappelant que même les hôpitaux, les écoles, les bibliothèques, les musées n’ont pas été épargnés par les actes de vandalisme, et ce sous le regard indifférent des forces de la coalition.
La mobilisation des peuples européens riverains de la Méditerranée
contre la guerre en Irak était «impressionnante » et a démontré l’adhésion des peuples de la région au principe de la coexistence pacifique dans cette partie du monde qui a produit une civilisation des plus rayonnantes.
Sur le volet de la coopération, il a estimé que le processus de Barcelone n’a pas débouché sur les résultats escomptés, en raison notamment de l’absence d’une réelle volonté politique pour assurer le développement des pays du sud et de l’est de la Méditerranée, de l’insuffisance des aides européennes et de la lenteur des réformes politiques et institutionnelles dans les pays de la rive sud.
Et d’ajouter que cette situation est due également aux entraves dressées par les pays de l’UE devant l’accès au marché européens des produits agricoles des pays de la rive sud de la Méditerranée.
Un constat qui ne l’a pas empêché, néanmoins, de rappeler que les accords de Barcelone constituent, en dépit des problèmes portant sur leur application, un moyen adéquat pour la coopération entre les pays des deux rives de la Méditérranée.
M. Youssoufi a en outre annoncé, à cet effet, que le conflit israélo-arabe et les guerres qui ont secoué la région du Proche-Orient ont des répercussions négatives sur le processus de Barcelone, lancé dans la foulée des négociations de paix à Madrid et Oslo.  Concernant l’avenir, le Premier secrétaire de l’USFP a vu dans les manifestations contre la guerre qui ont eu lieu dans les différentes régions du bassin méditerranéen, une expression des peuples à vouloir vivre ensemble, dans la paix et la quiétude, soit des signes de l’émergence d’une nouvelle ère de coopération.