Société

Le PNUD appelle à la réforme de la filière d’argan

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Dans une note publiée, le PNUD relève les véritables défis auxquels confrentent les coopératives feminines d’argan. Il livre dans ce cadre un ensemble de recommandations permetteront à ces structures à progresser et titer un meilleur profil. Les détails!

Bien qu’elles aient progressé ces dernières années, les coopératives féminines d’argan ont encore un long chemin à parcourir. En effet, ces structures sont désormais confrontées à plusieurs problèmes empêchant leur développement et évolution, notamment en matière législative et de commercialisation. C’est ce qu’à relevé le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) par le biais de l’Accelarator Lab de son bureau dans le pays. «Dans le cadre du projet pilote «Enhancing the Participation of Women in Trade Activities in the Argan Oil Sector in Morocco», le Laboratoire d’accélération du PNUD Maroc s’est attaché à comprendre les véritables défis de la filière en vue de développer des prototypes de solutions permettant aux coopératives féminines de tirer un meilleur profit de l’exploitation des arganiers», lit-on dans une note publiée par le PNUD. Selon la même source, la majeure partie de la valeur ajoutée se réalise à l’étranger et que les femmes qui extraient l’huile d’argan ne reçoivent qu’une part minime. «L’argan, comme beaucoup d’autres produits du terroir marocain, est une ressource d’une grande valeur mais qui bénéficie peu à l’économie locale. La commercialisation de la production des coopératives n’est pas toujours équitable par rapport aux efforts fournis par les femmes», relève-t-on.

Deux grands défis à relever
Selon la note, il ressort deux grands défis à relever. D’abord, l’amélioration du positionnement dans la chaîne de valeur et ensuite atteindre plus facilement des clients BtoB et BtoC. «Ces deux défis ont mis en exergue la nécessité de renforcer l’éducation en commerce international d’une part et de développer les moyens digitaux pour atteindre de nouveaux marchés d’autre part», explique-t-on. Le Laboratoire d’accélération du PNUD Maroc a proposé, à cet effet, de tester 2 prototypes pour adresser un nouveau marché porteur (Amérique du Nord), à savoir le développement d’une plateforme de vente en ligne s’inspirant du modèle à succès de Fair Trade Lebanon et l’organisation d’une opération d’export financée à 100% (transport, stockage et attaché commercial). Dans l’élaboration de ces prototypes, deux principaux problèmes ont été confrontés. Le premier est la réticence des coopératives à envoyer de la marchandise avant de recevoir les paiements, couplée à la frilosité d’envoyer des produits à de nouveaux partenaires sur de nouveaux marchés. «Plusieurs coopératives indiquent ne pas avoir les capacités financières pour produire de grandes quantités. De plus, par peur de défauts de paiement ayant déjà eu lieu, les seules coopératives qui exportent le font uniquement avec quelques clients traditionnels», indique-t-on. Quant au deuxième, il s’agit du statut juridique de la coopérative. «Ceci ne facilite pas les opérations d’export. Au contraire, il les rend plus compliquées», note la même source.

Le PNUD recommande l’encouragement à la création de groupements de coopératives et de groupements d’intérêt économique.

Les recommandations
Force est de constater qu’il y a encore des efforts à fournir, non seulement en matière de renforcement des capacités entrepreneuriales des femmes dirigeantes de coopératives, le PNUD recommande de faire plus d’efforts en matière de marketing et de communication sur l’IGP Argane (Indication géographique protégée de l’huile d’argan). «Une réforme de la filière est nécessaire pour que les coopératives puissent progresser et tirer un meilleur profit». Dans ce sens, la note du PNUD suggère quatre axes fondamentaux permettant de structurer les mesures, les actions et les activités suggérées. Il s’agit principalement des dimensions juridiques, institutionnelles et de gouvernance, des aspects liés au capital humain, à la formation professionnelle, à l’autonomisation des femmes et à l’inclusion des jeunes. De plus, il s’agit des dimensions inhérentes au développement durable et à la préservation de l’environnement et des aspects liés à la digitalisation, l’innovation, la modernisation de la distribution et l’amélioration du potentiel à l’export du secteur. Le PNUD recommande en effet la mise en place d’un ensemble de mesures, notamment les offres de financement préférentielles en faveur des petites coopératives féminines et l’encouragement à la création de groupements de coopératives et de groupements d’intérêt économique. «Ces mesures permettraient d’améliorer le positionnement des coopératives sur le marché, de favoriser leur accès à la commande publique et de mutualiser les coûts des investissements».

Une feuille de route pour bientôt
Enfin, le PNUD, en collaboration avec la Fondation OCP, le ministère du tourisme et l’Office de développement de la coopération, annonce l’organisation du Sommet africain des coopératives en novembre 2023. Cet évènement vise à développer une feuille de route, y compris des pistes pour une meilleure rétribution des revenus générés par la commercialisation de l’huile d’argan et une meilleure coordination des programmes de développement en appui aux coopératives féminines d’argan.

[box style= »default » box_color= »#c00c0e » title_color= »#ffffff » radius= »6″]Les coopératives féminines d’argan en chiffres
Données.  Selon la même source, le développement des coopératives a connu une progression remarquable jusqu’en 2000. Ainsi le nombre de coopératives créées par des femmes n’a pas dépassé le nombre de 111 avant d’atteindre 2.280 en 2015 et 4.525 en 2019, selon les données du ministère de tutelle. Cette évolution est principalement due à la forte impulsion de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancée par Sa Majesté le Roi en 2005. Au niveau législatif, la nouvelle loi relative aux coopératives a simplifié la procédure de constitution et a donc permis de multiplier par 15 le nombre de coopératives de femmes en 15 ans.
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