Société

Le rêve brisé d’une fille violée

© D.R

Les affaires de viol submergent les tribunaux du pays .Pas une semaine ne passe sans qu’ une affaire de viol ou d’attentat à la pudeur ne soit débattue. Que ce soit à la Cour d’appel de Rabat ou celle de Casa, le délit d’abus sexuel perpétré sur des enfants, des femmes ou même sur des hommes est en cadence continue . Lorsqu’il s’agit de filles de joie , elles n’osent pas porter plainte par peur d’être poursuivies pour prostitution . Pourtant, il y a viol à partir du moment où l’acte a été commis contre le gré de la victime, dit la loi . Dans cette affaire qui avait pour cadre la ville d’El Jadida, la semaine écoulée, la victime est une brave fille âgée de 23 ans qui travaille comme femme de ménage chez un particulier. A chaque fin de semaine, elle rend visite à ses parents dans la banlieue sud de la ville. Durant quatre ans de travail, elle n’a jamais eu de problème. Elle rentrait tranquillement toujours chez elle sans la moindre crainte. Elle rencontre souvent des connaissances avec lesquelles elle partage son trajet. Malgré les nombreuses agressions que connaît la région, Aïcha, c’est d’elle qu’il s’agit, n’a jamais pris peur. Pour rentrer chez ses parents, qui habitent à une dizaine de kilomètres de son lieu de travail, elle va à pied en traversant les champs de blé avoisinants la ville d’El Jadida. Durant le trajet, Aïcha chante parfois. Elle aime les chansons qui parlent d’amour et elle rêve comme la plupart des filles de son âge du prince charmant qui viendra un jour la demander en mariage. En attendant ce beau jour, elle continue de travailler avec l’espoir d’une vie meilleure. Un jour, alors qu’elle se rendait chez ses parents, Aïcha chantait comme de coutume quand elle s’est fait surprendre par un groupe d’individus qui ont surgi d’un champ avoisinant, équipés d’armes blanches. Ils l’embarquent et la violent à tour de rôle avant de disparaître dans la nature laissant leur victime dans un état comateux. Finit le rêve d’Aïcha, ce qu’elle venait de subir est dramatique. Quand elle a repris conscience, elle rentra chez elle et raconta la tragédie à sa maman qui n’a pas hésité une seconde à avertir la gendarmerie de la région. Une rafle a été effectuée dans les alentours sans aucun résultat. Les malfaiteurs s’étaient envolés. En fait, au moment de commettre leur délit, ils n’ont pas prononcé une seule parole .Des bêtes humaines qui ont détruit la vie d’une brave paysanne sans défense. La brigade judiciaire de la gendarmerie prend donc l’affaire en main. Il a fallu quatre jours de recherche intense pour pouvoir enfin mettre la main sur le présumé chef de la bande. Dieu merci, une fois le premier accusé arrêté, les autres seront identifiés et coffrés, se disent les gendarmes ! Surprise. Le premier inculpé est un infirme. Il est sourd et muet. Comment procéder pour l’interroger ? Est-il possible de demander l’aide d’un centre pour handicapés physiques ? Y’aura-t-il des spécialistes qui sauront communiquer avec lui ? Mais, il n’y a pas ce genre de centres à El Jadida et l’unique moyen reste celui de trouver un volontaire. Avant que les gendarmes ne demandent la prolongation de la garde-à-vue, un homme de bonne foi se présente à la brigade et grâce à son aide, l’ensemble des agresseurs ont été identifiés et traduits devant la justice pour association de malfaiteurs et viol collectif.

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