Société

«Le sida n’est pas une affaire de blouses blanches»

Comment êtes-vous devenu membre de l’Association Marocaine des Jeunes contre le Sida ?
J’ai rencontré des membres de l’AMJC en 1994 lors d’une manifestation à Marrakech. Etant originaire de Casablanca, je suis ensuite allé au local de l’association pour m’informer, puis je suis devenu volontaire. Je me suis peu à peu engagé comme responsable d’un projet de prévention dans le milieux scolaires. De secrétaire, j’ai été désigné président-délégué puis président en mai dernier. J’ai été commercial dans les produits informatiques avant de devenir gérant d’un commerce alimentaire. Aujourd’hui, je m’occupe à plein temps de l’association.
Comment avez-vous été sensibilisé au problème du Sida ?
J’ai rencontré des séropositifs (porteurs du virus) à l’Association. Certains d’entre eux sont devenus mes amis. Parmi eux, quelques uns sont ensuite décédés. Cela m’a poussé à lutter encore plus. C’est devenu naturel.
Trouvez-vous que les jeunes sont sensibles à l’évolution du Sida au Maroc ?
Les Marocains manquent d’informations. De plus, il faut adapter les actions contre le sida à la réalité marocaine, ce que nous essayons de faire à travers un Observatoire que nous avons créé. Comme je dis souvent, le sida, ce n’est pas un problème de « blouses blanches ». Le rôle des médecins est de soigner et il faut engager la société civile pour une meilleure sensibilisation. Il y aujourd’hui 934 cas de sida déclarés et 15.000 séropositifs dans le pays.
Quels sont les problèmes rencontrés par l’AMJCS dans ses actions ?
On rencontre souvent des obstacles au niveau local, pour des autorisations, quelles qu’elles soient. Par exemple, pour notre kiosque mobile, on a eu du mal à obtenir tous les papiers nécessaires à la wilaya de Casablanca. On fait des efforts, tout cela n’est pas normal. Par ailleurs, on travaille la plupart du temps avec des ONG étrangères, surtout françaises comme Action-Solidarité-Sida. On arrive plus à créer des partenariats avec l’étranger qu’à l’intérieur du Maroc. Il n’y a pas d’esprit de solidarité entre les associations nationales à ce niveau. Notre plus gros obstacle reste cependant le financement. Nous attendons une aide du Fonds Mondial pour poursuivre certains projets. Par contre, nous n’avons jamais reçu de subventions de la part du gouvernement marocain.

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