Société

Le tour des kiosques

«L’autorité doit être présente pour défendre les droits de chacun, et non pas autorité pour autorité». Le propos est de monsieur le wali du grand Casablanca Driss Benhima, lors d’une rencontre avec la presse au début de cette année, à l’occasion du lancement de la première campagne contre l’occupation illégale et anarchique de l’espace public à Casablanca. Ainsi, le ton a été donné.
Les campagnes se poursuivent pour récupérer l’espace et remettre de l’ordre dans les différents secteurs d’activité dans la capitale économique du pays. Après l’espace public, pour occupation illégale, les snacks et les laiteries, pour non-respect des normes de l’hygiène, c’est au tour des kiosques. La démolition. Même des kiosques, plus anciens dans certains endroits et qui sont devenus avec le temps des repères sur le boulevard ou dans le quartier, n’ont pas échappé à cette campagne. Le cas d’un kiosque dans le parc de la Ligue arabe interpelle à plus d’un titre.
Planté sur place il y a plus d’une décennie, ce kiosque, géré par un vieux, constitue la seule ressource de sa famille. Si son existence sur ces lieux, pendant tout ce temps, relève aujourd’hui du désordre, force est de constater qu’il n’aurait y être sans la complicité des autorités et de la commune dans ce temps. Le démolir, sans aucune indemnité, c’est laisser toute cette famille dans la misère. A l’ancienne médina de Casablanca, la même constatation reste de mise. Ceci au moment où dans les marchés, l’on trouve des magasins exploités par certains élus communaux ou certains agents de l’autorité. Ceux ayant exploité ce désordre, dans le temps, à leurs profit pour s’enrichir illicitement au détriment de l’avenir de la ville et de sa population. « Il fallait commencer la campagne par recenser les magasins qui ne sont pas exploités par des professionnels dans les différents marchés de Casablanca. Ensuite, procéder au recensement des exploitants des kiosques dans les différents quartiers de Casablanca. Et après la démolition, les victimes auront des boutiques à gérer pour ne pas rester dans les rues sans aucune ressource », affirme un jeune entrepreneur à Casablanca. Il est vrai que la question de remettre de l’ordre dans le contexte casablancais, c’est mettre un terme au désordre qui a sévi pendant des décennies dans toute la métropole.
Les victimes d’aujourd’hui ont été exploitées hier par d’autres responsables. La distribution des autorisations des kiosques, à des fins électorales, ou en contrepartie des sommes d’argent déboursées en noir, était monnaie courante dans ces temps. Un secret de Polichinelle. Démolir tout aujourd’hui sans autres alternatives, c’est laisser des centaines de familles casablancaises sans ressources, dans les rues. Alors que ceux qui ont orchestré ce désordre, d’une manière ou d’une autre, et se sont enrichis au détriment du respect de la loi, demeurent dans l’impunité.

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