Société

L’eau et la voix royale

«Aujourd’hui, plus que jamais, l’humanité éprouve l’impérieuse nécessité d’élaborer une vision planétaire et intégrée de la gestion de l’eau. Aussi, le moment me semble venu pour que soit enfin prise une initiative audacieuse, généreuse et réaliste dans le cadre du programme du NEPAD et des grands rendez-vous de l’année, notamment le IIIe Forum mondial de l’eau de Kyoto et la prochaine réunion du G8 à Evian». Le discours du Souverain devant le sommet France-Afrique à Paris, jeudi soir, a mis le doigt sur des plus grandes plaies de l’Afrique, à savoir les problèmes de l’eau, cette denrée vitale et stratégique pour le vie sur terre et pour le développement de l’humanité.
«Cette initiative, a poursuivi S.M. le Roi, s’articulerait autour de trois démarches majeures : l’élaboration de politiques hydrauliques, leur mise en oeuvre dans le respect des exigences de la bonne gouvernance et dans le cadre d’une coopération Sud-Sud, et leur financement par un Fonds International de l’eau pour l’Afrique». Dans son discours à Paris, S.M. Mohammed VI en a rappelé la gravité. Quelques données en attestent. Si le volume total de l’eau sur Terre est évalué à 1400 millions de kilomètres-cubes, seule une quantité disponible par habitant et par an de 7 000 mètres cubes d’eau est exploitable. Quantité suffisante, en théorie, puisque les besoins en eau douce d’un habitant de la planète ont été évalués à 1.700 mètres cubes par an, à la fois pour ses besoins propres et pour les diverses productions nécessaires à son existence. Seulement, cette ressource n’est pas également distribuée, et beaucoup de régions de la planète sont bien en-dessous de ce seuil.
En fait, la désertification, la pollution et l’extrême rareté de l’eau interdisent de penser que les ressources naturelles puissent satisfaire les besoins futurs des populations, à moins que le dossier de l’eau soit géré différemment, via des partenariats et une politique transnationale rationnelle et cohérente. Ce souci du Souverain d’adopter une politique à même de pallier les manques et mieux gérer l’existant trouve, depuis des années son application au Maroc par les différents départements. C’est tout à fait légitime que le Maroc peut dire qu’il a accumulé une expertise et un savoir-faire en le domaine. D’ailleurs, le Maroc vient d’être élu, par le biais du secrétaire d’Etat chargé de l’Eau, Abdelkbir Zahoud, membre du bureau exécutif du Conseil des ministres africains de l’eau, et ce lors de la 3ème réunion de ce conseil, tenue les 5 et 6 février au Caire.
Cette réunion intervenue après les deux rencontres précédentes d’Abuja en avril 2002 et de Johannesburg en août de la même année, en marge du sommet mondial du développement rural, consacre l’expérience marocaine sur le plan institutionnel africain.
C’est la première présence marocaine à cette réunion pour la première fois, alors qu’à Abuja et à Johannesburg, le Maroc n’a pas participé. Cela allait tourner à l’avantage des séparatistes dont l’Algérie défend la présence. Cette fois-ci, au Caire, la délégation marocaine a fait fort, et les séparatistes n’ont pas été invités. Plus, M. Zahoud a été élu au comité exécutif. Cette réunion, soulignons-le, a été consacrée, entre autres, à la préparation du projet de déclaration du conseil au Forum mondial de l’eau qui se tiendra le mois prochain à Kyoto au Japon. Une déclaration qui porte sur l’engagement des pays africains à promouvoir des actions pour la concrétisation des objectifs du conseil. Elle appelle les pays développés à respecter leurs engagements d’aide au fonds africain de l’eau et de consacrer 0,7% de leur PNB aux pays en voie de développement.
Certes l’expertise marocaine est reconnue. Certes aussi, le travail des techniciens marocains et des hydrauliciens est à saluer. D’autant plus que les ouvrages réalisés dans le cadre de la politique des barrages sont la fierté de tout un pays. Et le fait que S.M. le Roi ait nommé un secrétaire d’Etat chargé du secteur de l’eau est significatif : il reflète l’intérêt du Souverain pour l’eau. Les réglages entre départements ministériels ne doivent pas occulter cette donne.

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