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L’Église Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca raconte son histoire

© D.R

Dans les années 20, une maison sera bâtie pour les prêtres franciscains qui construiront à leur tour une «crypte», à savoir une église souterraine. En attendant d’ériger par-dessus une grande église.

Au moment de la Première Guerre mondiale, beaucoup d’époux et de fils sont dans les tranchées. Les temps sont durs, les épouses et les mamans des étrangers vivant au Maroc s’inquiètent. Pour la grande majorité, elles sont de confession chrétienne, elles s’adressent alors à la Vierge Marie qui est pour elles la mère de Jésus. Pendant cette période de l’histoire, beaucoup de Français sont parmi les chrétiens qui vivent en harmonie avec les musulmans au Maroc. Les Français de l’époque ne pouvaient pas traverser la mer puisque les sous-marins allemands détruisaient leurs paquebots rendant impossibles pour eux les pèlerinages à Lourdes. A l’extérieur donc de Casablanca de l’époque, dans les champs, un sanctuaire baptisé Notre-Dame-de-Lourdes a été construit à l’image de celui qui se situe dans les Hautes Pyrénées en France. Une grotte à l’identique a donc été construite en béton, qui à vue d’œil paraît comme de la pierre. C’est ainsi que les mamans des soldats dans les tranchées trouvèrent un lieu pour se confier à Marie.

Une église souterraine construite par les prêtres franciscains

Quelques années après, Casablanca gagne en espace les constructions s’étalent petit à petit sur ce qu’on appelle aujourd’hui  le boulevard Zerktouni. Dans les années 20, une maison sera bâtie pour les prêtres franciscains qui construiront à leur tour une «crypte», à savoir une église souterraine. En attendant d’ériger par-dessus une grande église. Pendant les années 30, la vie paroissiale va s’organiser et les frères franciscains seront chargés de l’animation de la vie spirituelle des catholiques au Maroc. A Casablanca, les familles chrétiennes célébraient leur union de mariage ou recevaient leur baptême dans ce lieu. La vie paroissiale prend forme petit à petit et l’idée de construire une grande église devint possible avec l’organisation des kermesses et les économies faites par les pratiquants. En l’honneur de Marie mais également pour rassembler les chrétiens du quartier qui dont le nombre grandissait de jour en jour. Autour, toutes les rues portent les noms de villes d’Europe témoignant de la vie cosmopolite mais fondamentalement française de l’époque. C’est dans les années 50 que la grande Eglise sera construite dans l’idée de faire un monument original à l’image d’une ville au cœur battant.  Les travaux ont commencé en 1952 et se sont achevés en 1958, l’indépendance arrivera en cours de route. La paroisse va connaître une grande vitalité dans les années 50 et 60.

Notre-Dame abritait une des premières salles de cinéma au Maroc 

Durant ces années, la paroisse de Notre-Dame était réputée par les gens du quartier. Et pour cause, un des premiers cinémas y était installé et beaucoup d’enfants marocains regardaient des films en langue française dans cette salle appelée «La salle de Notre-Dame». On y regardait des films grand public, notamment ceux par exemple de Fernandel.

Elle fut désertée avec la construction d’autres cinémas dans la ville et l’arrivée de la télé dans les foyers. A partir des années 70 et avec la marocanisation des entreprises et des terres, l’église va se vider parce que les étrangers commençaient à quitter le Maroc.

La présence des prêtres franciscains va diminuer progressivement et ce sont des prêtres divers qui vont animer la vie chrétienne avec l’arrivée du premier prêtre africain dans les années 2000. Une période qui coïncide avec l’afflux des étudiants subsahariens. Par la nature des choses, le rythme des chants change et plus de jeunes étudiants subsahariens commenceront à fréquenter l’Eglise Notre-Dame. Celle-ci  sera désormais signe de multiculturalisme.

Dans ce sens, la vie de ce lieu de culte qui était une paroisse très marquée par la présence de familles de toutes les générations va s’orienter vers une communauté de plus en plus jeune (entre 18 et 25 ans). Actuellement, les migrants se font de plus en plus nombreux à la prière du dimanche. Aux prêtres, ils demandent la bénédiction pour que leurs projets au Maroc ou ailleurs se passent dans les meilleures conditions.

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La métropole cache encore des secrets…

Urbanisation sauvage, embouteillages, stress au quotidien… Casablanca est une métropole le moins qu’on puisse dire bouillante. Au fil du temps, la ville a connu de nombreux changements urbanistiques nonobstant les chantiers à ciel ouvert qui se multiplient à travers ses grandes artères. Pour les habitants et les nouveaux arrivants, cette image reflète la réalité de la capitale économique.

Or, la ville porte en son sein un patrimoine historique qui ne demande qu’a être mis en valeur. Dans la cacophonie ambiante, certains monuments comme les lieux de culte restent de véritables havres de paix. Ils résistent au temps et témoignent de l’évolution fulgurante que connaît une ville comme Casablanca. C’est le cas pour l’Eglise Notre-Dame-de-Lourdes que les Casablancais connaissent de père en fils et dont l’histoire demeure méconnue par les Marocains. Situé au Rond-Point d’Europe, les murailles de ce lieu de culte pourraient raconter les moments forts qu’a connus la métropole. Retour à Casablanca… .

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