Le PDG de la COMANAV est formel. Les discours enflammés, souvent démago, sur le changement risquent de se substituer à toute dynamique. Depuis trois mois, Taoufik Ibrahimi se rend régulièrement au port de Casablanca. Une même image le hante, celle d’une vingtaine de jeunes «harragas » qui ont tenté d’embarquer, en plein jour et de manière ostentatoire, dans un navire en sautant dans la jetée. Le changement, c’est aussi et surtout cela. Pour le vice-président de l’association Maroc 2020, il faut « réussir les ruptures sans casser les consensus nationaux, mais à condition d’en inventer de nouveaux et de trancher avec les archaïsmes ». Un changement de comportement s’impose : accepter de voir la réalité. L’enfer, ce ne sont pas seulement les autres. « Dans un tel climat, les boucs émissaires, ce sont eux et jamais nous. Ainsi les fonctionnaires sont corrompus, les politiques incompétents, etc . Et le rapport à l’autorité pose problème. L’autorité est perçue comme le remède. Résultat, il n’y a plus d’acteurs, que des spectateurs, » relève T. Ibrahimi.