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L’enseignement de l’histoire territoriale aux enfants au cœur du débat

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Une pléiade de chercheurs et experts a pris part à l’initiative citoyenne OTED

Webinaire: Le besoin de reconnaissance du fait local, au plus proche du vécu de l’individu-citoyen, est un corollaire du choix de la démocratie, à la fois comme idéal politique et comme mode de gouvernance.

A l’heure où le Maroc cherche à réinventer son modèle éducatif, à un moment où émergent des mémoires naguère marginalisées, il apparaît nécessaire de se pencher plus précisément sur les objectifs assignés à l’enseignement de l’histoire et le rôle que doit y jouer l’histoire territoriale. C’est dans ce contexte que l’initiative citoyenne OTED vient d’organiser, jeudi 16 février, une nouvelle édition «Parlons territoires« sous le thème «Faut-il enseigner l’histoire territoriale à nos enfants?».

Cette nouvelle table ronde, qui s’est tenue sous forme d’un webinaire, a été marquée par la participation de chercheurs et d’experts pour débattre et pouvoir ainsi éclairer l’auditoire sur le sujet. Selon les organisateurs, le besoin de reconnaissance du fait local, au plus proche du vécu de l’individu-citoyen, est en effet un corollaire du choix de la démocratie, à la fois comme idéal politique et comme mode de gouvernance. En réponse aux questions sur l’apport de l’archéologie dans la découverte et la compréhension de l’histoire locale, Abdeljalil Bouzouggar, archéologue, directeur de l’Institut des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP), a affirmé que les découvertes réalisées permettent de fournir des informations cruciales sur le comportement de l’être humain.

«L’archéologie permet non seulement de mieux comprendre l’histoire locale, mais de la réécrire», a-t-il dit, faisant remarquer qu’avec les découvertes, considérées comme des témoins matériels, «on est plus dans le document écrit qui a bien sûr sa valeur et son importance dans la construction d’une histoire soit d’une région donnée, soit de toute une région petite ou grande».
En tant qu’auteure du livre «Gouverner l’incertitude : les walis de Casablanca (2001-2015) «(comme sa thèse du doctorat en science politique), Nadia Hachimi Alaoui, politologue et chroniqueuse à Luxe radio, a mis l’accent sur l’histoire et la spécificité de Casablanca. Elle a fait savoir que depuis très longtemps, la ville a été considérée à la fois comme un lieu de concentration de la population, de production et de consommation. «Casablanca passe au début du 20ème siècle du statut du petit port du commerce à celui de métropole», a précisé Mme Hachimi Alaoui.

L’intervenante a tenu à rappeler l’importance du quartier dans l’histoire de Casablanca. Le lien d’identification de la ville, a-t-elle poursuivi, s’est construit à partir de ses quartiers. «Les quartiers historiques se sont densifiés et il n’y a plus de quoi créer un cadre de vie communautaire surtout en périphéries qui, en 20 ans, se sont transformées», a expliqué Mme Hachimi Alaoui. Pour sa part, Driss Khrouz, économiste, ancien directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM), a affirmé qu’en prenant en considération l’évolution de l’histoire du Maroc telle qu’elle est écrite, il y a une mixité à travers toutes les composantes du Royaume.

«Toutes ces variantes font le vécu du Maroc qui s’est construit à travers la mobilité, celle des idées, des populations, des exodes et migrations internes, mais également des relations de commerce», a-t-il dit, faisant remarquer qu’au Maroc, «aucune région n’est isolée des autres, aucune langue n’est isolée des autres, aucune pratique culturelle et cultuelle dans le cadre de l’islam global ou du judaïsme n’est isolée des autres».

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