Lors d’une conférence de presse, tenue samedi dernier à Oujda au siège de la section régionale du SNPM, Mme Casilda Sanchez a émis l’espoir à l’adresse des représentants de la société civile de voir son époux bénéficier d’un acquittement. Dans une dépêche de la MAP, elle relate que pour parvenir à une révision du jugement en ce sens, un montant de quelque 20 mille dollars à titre d’honoraires de défense s’avère nécessaire pour entamer l’action en appel. Elle a indiqué en substance une série de violations au cours de la phase en appel en mentionnant certains vices de forme. Ainsi, pour elle, le fait de ne pas prendre en considération des requêtes de procédures durant le procès, selon la loi américaine, comme la non-désignation à l’accusé de ses droits dans la langue qu’il pratique, la consignation des aveux par l’intermédiaire d’une rapporteuse qui lui miroitait l’illusion d’être venue lui apporter assistance, constituent autant de facteurs qui sont de nature à fausser un jugement équitable. Sans omettre de rappeler également que la désignation d’un avocat s’exprimant uniquement en anglais et le fait qu’il n’a pu se faire assister par des interprètes officiels a concouru à sa condamnation à vie. Il serait bon de rappeler que Rahmani Abdelhafid, banquier de son état, a été condamné à mort fin 1995 avant que cette sentence ne soit commuée en peine à perpétuité. Son malheur a commencé lorsqu’il avait décidé de passer des vacances à Orlando, en Floride du mois d’août de la même année en compagnie de sa femme Souad Bouserhane. À l’époque, le couple venait de renouer une liaison conjugale, reprise à peine deux mois alors que le mariage avait été célébré en 1991.Tombés sous le charme de cette ville, ils décident d’y élire domicile. Le couple, hébergé chez un étudiant casablancais en informatique du nom de Adil Rami, sera dès lors embauché par un manager de MacDonald, un Américain d’origine égyptienne nommé Zamzam. Souad qui acceptera la proposition d’un mariage blanc de la part de son patron en guise d’obtention d’une carte de séjour, se désintéressera de son mari au fil des jours. Sa liaison se disloquera définitivement avec son mari puisque seuls les mariages civils américains sont reconnus en Amérique. En continuant de jouer à l’Arlésienne, l’épouse, objet de tous les sacrifices, finit par attirer les foudres de Abdelhafid, ce personnage sans histoire, un peu timide et loin d’être un homme violent. Poussé à bout et broyant du noir, ce dernier se procure un revolver et prend la direction qui mène vers l’appartement de Zamam. Il y pénètre par effraction et s’infiltre en douce dans la chambre à coucher. Il se retrouve enfin face aux amants complètement abandonnés dans les bras de Morphée. Sous l’emprise d’une fureur incommensurable, il vide son revolver sur eux quasiment à bout portant puis évacue les lieux aves une sensation de soulagement. Après son geste vindicatif, il est sans conteste accusé du double meurtre. Sa fuite effrénée le mènera au Texas. Cela étant, la police de cet Etat lui mettra le grappin dessus en l’espace de 36 heures. Sans tergiverser, il avoue son crime sur ceux qui lui avaient perdu le goût de vivre. Il sera incarcéré à Orlando. De 1995 à 1999, il moisira dans sa geôle tout en restant guetté par le spectre de la peine de mort. Pour l’heure, après neuf ans d’incarcération, il est à nouveau marié avec Mme Sanchez. Celle-ci avait fait sa connaissance alors q’elle rendait visite à l’un de ses fils, également en prison, lequel avait fini par épouser la religion musulmane grâce à l’attitude exemplaire avec l’ensemble des détenus. En ce moment, elle remue ciel et terre pour le faire acquitter. D’où la raison de sa visite au Maroc afin de se joindre aux membres du comité de solidarité avec Rahmani et sensibiliser toutes les compétences et les âmes charitables acquises à la cause du prisonnier marocain. Un élan de solidarité qui ne manquera pas de faire des adeptes.