Société

Les architectes marocains protestent

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L’Ordre national des architectes est toujours en colère. Les professionnels nationaux déplorent la discrimination qu’ils subissent de la part de la direction des équipements publics. Leur doléance a été le sujet d’un point de presse organisé le 12 mai 2009 à Casablanca. Selon eux, cette instance frôle l’inégalité. «Le paysage urbain marocain passe par une phase critique. Une attaque en règle s’acharne sur la profession d’architecte», a introduit Az- El-Arab Benjelloun président du Conseil régional de l’Ordre national des architectes. Mise à l’écart des architectes nationaux et transgression de la loi 016/89 sont les principaux axes discutés lors de cette rencontre.
Le débat s’est accentué sur des projets problématiques en l’occurrence le stade de Sidi Moumen et le Théâtre municipal de la capitale économique du Royaume. Sujets de deux concours internationaux, les architectes marocains se sont vu éloignés implicitement de la candidature de ces projets de grande envergure.
Certes, le concours international est ouvert à tous les architectes du monde, sauf que les Marocains sont situés en second plan. Leurs présences est dépendante de la participation d’un confrère étranger. Le prétexte étant la quête de l’expertise. Cet argumentaire fait preuve de la disqualification flagrante des compétences marocaines. Sous un autre angle, il hypothèque l’avenir du paysage urbain national. «Pourquoi priver les architectes marocains de se faire valoir dans leur pays? L’expérience n’a jamais été synonyme de compétence», dénonce M. Benjelloun. D’autres mesures pour écarter les candidats nationaux: la mise en place de règles de présélection pouvant être jugées comme restrictives. Pour illustrer: le concours à la réalisation du terrain sportif de Sidi Moumen impose une référence d’un stade de 70.000 places. Constat: l’Ordre national rejette formellement ce critère, car avant tout, la concrétisation du projet est tributaire d’une idée novatrice. Par ailleurs, la loi 016/89, stipule un consentement gré à gré entre l’ordre national et les autres instances. De même, l’autorisation de l’exercice des architectes étrangers doit répondre à certaines normes. Cependant, les deux concours n’ont pas respecté ces clauses. Ce qui représente une infraction par rapport à la loi précitée. À titre d’exemple, la lettre de commande du concours du Théâtre municipal précise que seuls 6 bureaux internationaux ont été contactés. À ces offices, une liste de cabinets d’architectes marocains a été annexée pour une collaboration. De même, l’ordre national n’a pas donné sa concertation pour l’élaboration de ce concours.
D’après les intervenants, ce dernier a été attribué «discrètement» à une société étrangère. Cette dite société, chargée par la ville de Casablanca, a désigné dans des conditions « secrètes» l’architecte qui se chargera du suivi du projet. Ces facteurs ont fait sujet de deux communications destinées au président du conseil de la commune urbaine de Casablanca.
Or, les courriers sont restés sans riposte. Est-ce un manque de communication ou une maldonne? En tous les cas, l’Ordre national des architectes marocains prône la mise en place de son propre concours international. Un souhait qui tend à uniformiser les chances et  à assurer le déroulement du concours en toute transparence.

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