Les Beurs : Génération Mohammed VI

C’est pour défricher les voies permettant l’élaboration d’un projet d’avenir commun, que M.Ghayet a jugé utile de faire le point, car le Maroc de nos jours se trouve plus que jamais à une croisée des chemins. L’auteur a voulu retracer un portrait de la communauté marocaine de l’étranger en se basant sur ses articles rédigés pour des quotidiens nationaux (Le Matin, Libération et Aujourd’hui Le Maroc). Il a également essayé d’énoncer un certain nombre de propositions susceptibles de lever les incompréhensions et de mettre en synergie les compétences des Marocains « d’ailleurs » et des Marocains du Royaume.
Selon M.Ghayet, il y a plus de ressemblance que de différence entre les nouvelles générations Beurs et la jeunesse locale. L’absence d’une politique de rapprochement entre les deux a laissé le champ libre à moult malentendus et méconnaissances. Or, il se trouve que les deux jeunesses disposent de dénominateurs communs inébranlables : leur marocanité et SM Mohammed VI. D’où l’indispensabilité d’un rapprochement pour le bien de la mère patrie. Un rapprochement « où le discours misérabiliste n’a plus de place » argue M.Ghayet. Si les Marocains de l’étranger s’expriment, chantent, rêvent en français, en anglais, en allemand…il n’en demeure pas moins que leur lien avec le Maroc ne s’est jamais démenti. Ces deux dernières années, ils ont battu tous les records en nombre d’entrées. Leur envoi de devises et leurs dépôts ont atteint des sommes jamais égalées. « De la possibilité pour les Marocains de l’étranger de participer d’une manière ou d’une autre aux futures élections, à la faculté pour la femme Marocaine de transmettre la nationalité à ses enfants, en passant par la nécessaire prise en compte des attentes des Nouvelles Générations, tout un pan de la physionomie de notre communauté est exploré dans cet ouvrage. » souligne l’auteur. Sans prétention mais sans fausse pudeur, de façon à ce que les chantiers de réflexion ouverts, tant au Maroc que dans les pays d’accueil, puissent permettre à la population issue de l’immigration de passer d’un statut mineur et minoré à celui d’une communauté responsable et responsabilisée. Cependant, on ne peut pas parler d’une seule communauté : elle est plurielle.
Ce qui conduit l’auteur à parler d’un paramètre dont il faudrait tenir compte dans une politique globale qui pourrait être décidée à l’égard de communauté. Selon lui, les régions d’origine différentes (Souss, Rif, grandes agglomérations, campagnes lointaines…), le vécu différent, les pays d’accueil aux coutumes et moeurs diversifiés, les générations diverses, l’implantation récente ou plus ancienne… autant d’ingrédients qui font que cette communauté une population aux facettes multiples. La question donc à laquelle il convient de répondre d’après l’auteur est la suivante : Comment permettre à cette population d’être un atout pour son pays d’origine et d’en tirer elle-même un mieux-être ? Car, il faut le dire, une partie de l’avenir du Maroc est entre les mains de sa population installée à l’étranger. Il faut dire aussi qu’un bon nombre en voie de développement ont vu leur progrès accentué et même accéléré grâce à leur « frange » immigrée. En somme, l’ouvrage de M.Ghayet regorge de propositions et de solutions, visiblement, préparées de façon minutieuse. A cet effet, il répond par une question : «Si les propositions sont multiples et si, effectivement, elles ont un coût, l’enjeu n’en vaut-il pas la chandelle dans l’intérêt de notre pays bien aimé ?».