Société

Les bus de l’anarchie

Prendre un bus à Fès pour aller au travail ou rentrer chez soi, c’est se livrer à un véritable combat. Un combat de tous les jours. Les réclamations se multiplient. Les protestations des usagers se poursuivent. Mais la situation demeure marquée par le chaos. En effet, les usagers quotidiens des bus de la régie autonome de transport urbain à Fès (RATUF) ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ne cessent de manifester leur mécontentement quant aux services présentés par la régie. Services qui ne répondent plus aux besoins croissants d’une population constituée principalement d’ouvriers, de fonctionnaires, d’élèves et d’étudiants qui se voient obligés d’emprunter deux lignes pour se rendre au travail le matin ou chez eux le soir.
Le service du contrôle est loin de s’acquitter de sa tâche, surtout pendant les heures de pointe où il y a une forte demande. On ne parle pas de la qualité du service présenté mais uniquement du respect des horaires qui connaissent une anarchie totale. Ni les chauffeurs, ni les receveurs, ni les contrôleurs, ni encore ceux qui ont la charge de gérer ces horaires ne se soucient du malheur des pauvres usagers qui protestent contre l’indifférence des uns et le «je-m’en-foutisme » des autres. Le cas des lignes 30 et 49 est l’exemple illustratif de la débandade qui caractérise ce secteur, puisqu’à chaque fois, il faut avoir recours à une protestation à la place Jbari pour voir accourir des contrôleurs avec leur voiture «R4» ou leur «Fiat Uno» supplier les usagers à excuser ce retard dû à des raisons qu’ils inventent pour calmer les uns et adoucir les autres.
Ces scènes sont devenues habituelles pour des centaines de ceux que leurs conditions matérielles les placent à la merci d’un bus qui arrivera ou n’arrivera pas. Parfois, sinon mille fois, des prétextes sont avancés pour persuader les protestataires. On leur fait savoir que le chauffeur ou le receveur qui doit prendre la relève n’est pas encore arrivé, qu’il est malade et mille autres prétextes en ces heures de pointe.
Le transport urbain est un secteur sensible dans la ville. Plusieurs activités en dépendent. Lorsque l’anarchie y règne, c’est dire que cela se répercute négativement sur d’autres domaines. On imagine les problèmes des étudiants à cause de ces engins de transport. On imagine également les malheurs des jeunes ouvrières, qui travaillent notamment dans le secteur du textile, en raison des retards provoqués par le bus. Les citoyens ont droit à un transport urbain de qualité et régulier.
Pour l’instant, l’usager n’est pas exigeant en confort des cars, mais demande simplement et tout simplement des horaires bien respectés.

• Lahcen Meddas
Correspondance régionale

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