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Les députés battent en retraite

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Le projet de loi élaboré par le ministère des Finances, en étroite concertation avec les bureaux des deux Chambres du Parlement, et relatif à l’augmentation de la prime de retraite pour les parlementaires, ne sera certainement pas adopté lors de l’actuelle session. Et pour cause, faute d’unanimité sur ce texte, certains groupes ont préféré demander le report sine die de son examen en commission des Finances de la Chambre des représentants.
En fait, le principal obstacle face à cette unanimité est, semble-t-il, le groupe du PJD. Celui-ci refuse "par principe" toute augmentation de la prime de retraite, car cela sous-entend une incidence financière sur le budget du Parlement. Le projet de loi prévoit effectivement une hausse de 1.000 DH de la cotisation mensuelle pour chaque parlementaire, dont la moitié sera versée par l’employeur, c’est-à-dire le Parlement. Ainsi, au lieu de 2.400 DH par mois, l’élu devra verser à la compagnie d’assurances CNIA, qui gère les retraites des parlementaires, 2.900 DH.
"L’augmentation de 500 DH pour les parlementaires ne nous pose pas de véritable problème, ce sont plutôt les 500 DH supplémentaires que le budget du Parlement doit supporter mensuellement pour chaque élu que nous refusons", souligne Abdelqader Amara, député pjidiste de Sala Al Jadida. "Pure démagogie", crient les détracteurs du PJD. "Avec leur opposition à ce projet de loi, ils veulent faire d’une pierre deux coups : exploiter politiquement l’examen de ce texte au Parlement, et bien évidemment en profiter par la suite après son adoption", souligne une députée de la majorité.
Malgré des séances houleuses au sein de la commission des Finances, l’USFP semble tenir une position semblable à celle du PJD. A en croire le député socialiste d’El Jadida, Khalid El Hariry, la position de l’USFP est claire : "Nous estimons qu’il y a lieu d’améliorer le système de retraite des parlementaires, à condition que cela soit supporté par les élus eux-mêmes et non pas par le budget du Parlement". Et d’ajouter : "Le système que nous devrons mettre en place doit reposer sur le principe de solidarité entre l’ensemble des parlementaires". A cela répond un autre député du PJD, Abdelaziz Omari, élu à Casablanca : "Nous avons étudié cette éventualité, mais il s’est avéré que, légalement, il est impossible de réaliser une augmentation sans la participation financière des deux parties, à savoir l’employeur (le Parlement) et l’employé (le parlementaire)". D’autres groupes ont par ailleurs proposé que le texte élaboré par le ministère des Finances soit adopté sans aucune modification, évitant ainsi toute surenchère politique et sans l’accord du PJD. "S’ils estiment que nous faisons preuve de populisme et de surenchère politique, ils n’ont qu’à abandonner le projet et tout le monde y trouvera son compte", propose, avec une touche d’ironie, Abdelqader Amara. Mais, vraisemblablement, les grands groupes de la majorité ne semblent pas vouloir offrir au PJD une occasion de se "distinguer" politiquement. A défaut de convaincre les islamistes de s’aligner sur l’avis de la majorité écrasante des parlementaires, on se dirige droit vers un abandon du projet. La session d’avril prendra fin, selon les dernières nouvelles, le 11 juillet. D’ici-là, il est quasiment impossible de trouver un compromis. Et d’ailleurs, en quoi l’augmentation de la prime de retraite aura-t-elle un impact sur l’action des parlementaires ? C’est la question que se posent les Pjidistes. Et Khalid El Hariry d’expliquer : "Il faut reconnaître que certains députés, même s’ils sont minoritaires, agissent dans le cadre de leur mandat parlementaire au détriment de leur activité professionnelle. En leur assurant une meilleure retraite, on les installe dans un confort psychologique nécessaire à leur action parlementaire".

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