Le 31 octobre 2001 est une date qui marquera sans doute un tournant dans l’histoire de la municipalité d’Azrou : elle coïncide en effet avec la décision du conseil relative à la suppression des bornes fontaines. Qualifiée de courageuse, cette décision a mis du baume au coeur de la population locale qui a toujours décrié le gaspillage de cette denrée primordiale. Seulement, et comme à l’accoutumée, l’eau continue toujours à couler d’une manière aberrante des robinets de ces édicules de l’irresponsabilité et de l’insouciance.
Quotidiennement, se sont des milliers de mètres cubes d’eau qui sont donc gaspillés occasionnant un «trou» d’environ 60 millions de centimes dans le budget de la municipalité : une véritable manne d’argent pour une commune dépourvue de moyens.
Selon une étude récente, 87 % des ménages des différents quartiers d’Azrou sont branchés au réseau d’eau potable alors que les B F y sont inutilement maintenues. Il suffit d’ailleurs d’arpenter les rues de la ville pour constater de visu cette mascarade. On dénombre 25 B.F soit, «une borne fontaine pour chaque conseiller municipal» a ironisé un observateur avisé. A Azrou, il existe en effet 25 circonscriptions.
Autre scandale : le gazon du terrain municipal est toujours irrigué par de l’eau potable. Rien que pour l’été dernier, la municipalité aurait payé environ 12 millions de centimes. Encore pire, chaque jour, des camions-citernes envahissent la ville pour mettre le plein en eau depuis les bornes fontaines afin de le commercialiser (1 dh pour 10 litres) dans les milieux ruraux. C’est du gaspillage organisé. Certes, maintenir une borne fontaine au quartier qui en a besoin (ils sont environ 1323 ménages), est une action sociale qu’il faudrait défendre. Toutefois, oser poursuivre cette trajectoire du gaspillage de l’eau qui ne profite pas au contribuable est pour d’aucuns une insulte et une gifle à la politique de l’Etat en matière de l’économie de l’eau. Et pourtant une convention entre l’ONEP et la municipalité d’Azrou a été signée depuis le 27 nombre 2001. Cette convention a pour objet «la suppression des bornes fontaines au nombre de 16 et leur remplacement par des branchements individuels au projet des ménages desservis à partir de ces B.F», le montant initial de cette convention est estimé à 180 millions de centimes. Selon des sources proches du dossier, la municipalité d’Azrou n’avait pas honoré son engagement : selon l’article 4 de la convention, la municipalité d’Azrou est tenue de verser, avant le commencement des travaux , une avance de 50 % ( soit 90 millions de centimes ). Chose qui n’avait pas été faite encore et tarderait l’application de la convention en question.
En attendant l’eau potable de BF continue d’inonder la place publique. Et d’enrichir les sans scrupules .
• Mohamed Ezzine
Correspondance régionale