Société

Les ingénieurs se rebiffent

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Renvoyant une image de «jeune cadre dynamique» et prospère, la vie d’ingénieur au Maroc est loin d’être un long fleuve tranquille. En témoigne la vague de protestations qui traverse toutes les composantes de ce corps, dont l’importance pour la bonne marche du pays n’est plus à démontrer. Source du mécontentement : le nouveau projet de texte sur le statut des ingénieurs. Deux projets de décret ont été élaborés dans ce sens.
Les projets en question visent à réviser le principe de notation au sein de l’Administration et les conditions de passage d’un grade à l’autre applicable uniquement au stade actuel, au corps des ingénieurs. Un texte en cours de préparation et d’ores et déjà validé par les ministères en charge du dossier, à savoir celui des Finances et celui de la Modernisation des secteurs publics n’a pas été pour plaire aux  concernés.
D’abord, apprend-on du côté de l’UNIM (l’Union nationale des ingénieurs du Maroc), à cause du caractère «unilatérale» de cette décision, l’élaboration du projet de texte n’ayant pas fait l’objet de concertations entre pouvoirs publics et ingénieurs. Ensuite, à cause de la mise en place d’un système d’évaluation que stipule le texte. Une mesure qualifiée de discriminatoire.  «Nous ne sommes pas contre l’établissement d’un système d’évaluation. Pousser les gens à la performance, c’est bien. Mais encore faut-il que ce système soit juste, équitable mais aussi et surtout général. Ce qui n’est pas le cas. Ce texte exclut un bon nombre de corps, comme les médecins, les enseignants et les inspecteurs des finances. Cette discrimination nous met mal à l’aise», a déclaré Mehdi Daoudi, président de l’Association des lauréats de l’Ecole Mohammédia des ingénieurs et membre de l’UNIM.
Celle-ci compte d’ailleurs organiser, dans une première réaction, une journée de sensibilisation, prévue ce samedi 7 mai, «aux risques de cette révision  sur le corps des Ingénieurs au Maroc». Une journée prévue à partir de 15h à l’Ecole Mohammédia des ingénieurs et où quelque 800 participants sont attendus. Et pour cause, le sujet intéresse quelque 10.000 ingénieurs, toutes écoles et toutes filières confondues, que compte le Maroc. Une catégorie large et qui voit dans le projet de texte «un recul par rapport aux acquis du passé». C’est du moins ce qu’affirme Hassan Bouzekraoui, lauréat de l’Ecole Hassania des ingénieurs et membre de la commission préparatoire de la journée. A titre de comparaison entre l’actuel et le nouveau texte, dont ALM détient une copie, le passage de 4 à 6 ans d’ancienneté comme condition, entre autres, à la promotion du grade d’ingénieur d’application 1er  grade à celui d’ingénieur d’application grade principal. Idem pour le passage du grade d’ingénieur d’Etat 1er grade à celui Ingénieur d’Etat grade principal. Le tout avec, ce qui constitue une nouveauté, la mise en place d’un quota de 11% s’appliquant à ceux qui remplissent les conditions.  Ayant déjà envoyé une lettre au Premier ministre, l’Association compte également mettre en place un comité de suivi du dossier. « Les ingénieurs qui optent pour une carrière au pays, insiste Bouzekraoui, sont de moins en moins nombreux. Alors que le pays a besoin, maintenant plus que jamais, de ses ingénieurs. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas  avec ce projet qu’on va les encourager à rester au Maroc ».

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