Société

Les manifestations de Mégarama en procès

Lundi 3 février. 14 heures passées. Les locaux du tribunal de première instance de Casablanca-Anfa est en état de siège. Personne ne peut y accéder sans décliner son identité et le but de sa visite. Le dispositif sécuritaire mis en place est en pleine alerte. Des fourgons blancs rayés en rouge et vert et d’autres en couleur bleue étaient garés près du siège du Grand Wilaya, derrière le consulat de France à Casablanca et près du jardin de la place Mohammed V; à bord, il y avait des dizaines de policiers en différentes tenues.
Ainsi des éléments de la protection civile à bord de leurs véhicules occupent l’arrière porte du consulat de France. Tous les passants s’interrogent sur le mobile de cet état d’exception. Mais la réponse était à l’intérieur des locaux de tribunal. Là, personne ne peut s’infiltrer dans la salle d’audience n°4 qu’après avoir été contrôlé par des policiers en tenue de fonction ou en civil.
A 15h, un collectif d’une vingtaine d’avocats et des journalistes de différents médias, sont déjà au couloir donnant à la salle d’audience n°4. Quelques minutes plus tard, neuf jeunes membres du Parti de la Justice et du développent (PJD), poursuivis pour “participation à un attroupement non autorisé et outrage à un agent de police lors de l’exercice de sa fonction et l’utilisation de la violence contre lui“, ont été conduits sous une haute surveillance à la salle. Ils ont été arrêtés, vendredi 31 janvier, après avoir participé à une manifestation devant le complexe cinématographique, Mégarama, en protestation contre le spectacle de l’humoriste français, Laurent Gerra, qualifié de pro-sioniste. Des écrivains, des poètes, des acteurs, des représentants de l’Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne, du SNPM, du Forum Justice et Vérité, de l’AMDH, de la LDDF ainsi que d’autres personnalités de la société civile étaient à leur accueil à la salle d’audience. Ils sont venus pour les soutenir. « Nous sommes là pour soutenir ces jeunes qui ont manifesté à notre place afin de défendre nos principes concernant la question palestinienne… », affirme à ALM le président de l’Union des Ecrivains du Maroc, Hassan Nejmi. « Nous, les écrivains, poètes et artistes, sommes venus pour exprimer, symboliquement, à ces manifestants notre soutien inconditionnel…Car, nous refusons que le “Maroc palestinien“ soit un espace pour des intrusions sionistes… », conclue-t-il. Hassan Nafali, secrétaire général du Syndicat national des professionnels du théâtre, a affirmé à ALM que : « Nous soutenons ces manifestants et nous avons désigné un avocat au nom du SNPT pour les soutenir, car nous protestons contre n’importe quel sioniste qui ose mettre ses pieds sur les scènes des théâtres marocains et nous protestons contre ceux qui lui ont permis invité…».
Le président du tribunal Me Abdelwahed Majide, épaulé par deux assesseurs, n’a pas perdu du temps pour l’ouverture de ce dossier n° 228/02 et pour donner la parole à la défense qui a réclamé “la levée de l’état de siège qui entoure le tribunal et la salle d’audience“.
Ensuite ce fut le tour de Mes Ahmed Benjelloun, Khalid Soufiani, Mohamed Chahbi, Abderrahmane Benaâmeur, Hatimi et d’autres de se succéder à requérir la liberté provisoire pour les manifestants arrêtés. Ils ont expliqué au tribunal que « Ces jeunes se sont contentés de protester contre un Français qui anime des soirées avec des photos d’Ariel Sharon, Premier ministre israélien et boucher de Sabra et Chatila, en toile de fond» et « qu’il faut juger les organisateurs et non pas les manifestants qui ont exprimé les sentiments de tous les Marocains ».
Seulement, après les délibérations, le tribunal a rejeté leur requête pour maintenir les détenus en état de détention préventive et reporter le procès à l’audience du jeudi 6 février.

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