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Les Marocains devraient s’intéresser plus aux bienfaits des microbiotes

© D.R

Pour la seconde année consécutive, le Biocodex Microbiota Institute a confié à Ipsos la réalisation d’une grande enquête internationale sur le microbiote : l’Observatoire International des Microbiotes. L’intérêt est clair dans le sens que les bienfaits des microbiotes sur le corps humain ont été confirmés, notamment sur la digestion et sur l’immunité. L’enquête a porté sur 7.500 personnes dans 11 pays différents dont le Maroc. Les détails.

Les résultats de l’enquête ont permis de répondre principalement aux questions suivantes : «Est-ce que cette année les populations connaissent mieux les microbiotes ? Leurs connaissances sur leur rôle et leurs fonctions ont-elles progressé ? Quel rôle les professionnels de santé ont-ils aujourd’hui dans la transmission d’informations sur le microbiote auprès de leurs patients ?»
D’emblée, les auteurs de l’enquête affirment que « la prise de conscience de l’importance du microbiote pour la santé est réelle mais que le chemin est encore long ». Partant de ce constat, les professionnels de santé ont un rôle déterminant à jouer dans l’éducation et l’information des citoyens à travers le monde entier.
Au Maroc, la sensibilisation des professionnels de santé doit s’intensifier pour approfondir leurs connaissances et améliorer leurs pratiques.
Pour rappel, le microbiote est composé de trillions de micro-organismes (bactéries, virus, champignons, etc.) et vit dans notre intestin, sur notre peau, dans notre bouche, notre nez et nos poumons. « Ces organismes jouent un rôle crucial dans notre bien-être en facilitant la digestion, en stimulant notre système immunitaire, et en nous protégeant contre les maladies infectieuses. Mais, au-delà de ces fonctions, le microbiote influence aussi notre humeur, notre métabolisme et même notre longévité. Une altération de cet équilibre délicat, souvent due à des facteurs tels que le régime alimentaire, le mode de vie ou les médicaments, peut conduire à des troubles importants de la santé allant des maladies gastro-intestinales aux troubles cardiovasculaires et à la dépression», insistent les scientifiques.
Les enjeux sont clairs. Il s’agit de maintenir un microbiote sain dans toutes les zones du corps pour préserver la santé globale et le bien-être de tout un chacun. C’est dans ce contexte précis que l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 7 500 personnes, dans 11 pays (France, Espagne, Portugal, Pologne, Finlande, Maroc, Etats-Unis, Brésil, Mexique, Chine et Vietnam). Dans chaque pays, l’échantillon interrogé est représentatif de la population du pays âgée de 18 ans et plus en termes de sexe, d’âge, de profession, de région. L’enquête a été réalisée par Internet, du 26 janvier au 26 février 2024. « Cette année encore, seulement 1 personne sur 5 déclare savoir exactement ce que signifie le terme microbiote » (23%) mais la notoriété de ce terme tend à progresser (+3 points vs 2023). Au total, ce sont 7 personnes sur 10 qui ont déjà entendu parler du microbiote (+7 points vs 2023)». C’est ce qu’il ressort du dépouillement de l’enquête. En termes de connaissance sur la diversité des microbiotes, elle reste limitée mais progresse également par rapport à l’an passé. Selon l’enquête, «le microbiote intestinal reste le microbiote le plus connu : 26% savent précisément ce que c’est (+2 points vs 2023). Viennent ensuite le microbiote vaginal (20%, +3 points vs 2023), le microbiote oral (20%, +2 points vs 2023), le microbiote cutané (17% ; +1 points vs 2023) et le microbiote urinaire (16%, +2 points vs 2023)».
Ce travail à large échelle a permis de démontrer aussi que le rôle et les fonctions du microbiote sont désormais mieux connus par rapport à l’année dernière. Les résultats révèlent en effet que « 78% savent que leur alimentation a des conséquences sur l’équilibre de leur microbiote (+2 points vs 2023), 77% savent qu’un déséquilibre de leur microbiote peut avoir dans certains cas des conséquences importantes sur leur santé (+2 points vs 2023) ». Cependant, les caractéristiques et la composition du microbiote sont encore très peu connues par les populations interrogées. « Moins d’1 personne sur 2 sait que le microbiote n’est pas localisé exclusivement dans l’intestin (46%, +1 point vs 2023), et 28% savent que le microbiote n’est pas uniquement constitué de bactéries. Seule la moitié des répondants sait que le microbiote permet à l’intestin de délivrer au cerveau des informations essentielles pour leur santé (53%, identique à 2023) ».
L’enquête s’est également penchée sur le comportement des individus par rapport au microbiote. Selon les analystes d’Ipsos, «plus de la moitié de la population interrogée (58%) déclare avoir déjà changé ses comportements afin de protéger au mieux l’équilibre et le bon fonctionnement de son microbiote». La prise de conscience demeure relative dans le sens où «ils ne sont que 17% à le faire «beaucoup», 2 personnes sur 5 disant le faire uniquement «un peu» (41%)». Par contre, certains comportements plus spécifiquement liés à la protection du microbiote sont encore, insuffisamment adoptés, sans doute en raison d’un manque de connaissance. «59% déclarent se laver plusieurs fois par jour, une pratique susceptible de provoquer une dysbiose (un déséquilibre dans la composition du microbiote qui peut provoquer de nombreux problèmes de santé) et 42% des femmes prennent des douches vaginales, alors même que c’est nocif pour leur microbiote vaginal», révèlent les auteurs de l’enquête. Concernant l’âge, il ressort de l’enquête que ce sont les parents et les 25-44 ans qui sont les plus connaisseurs du microbiote contrairement aux seniors alors que ces derniers sont encore plus fortement exposés à des problèmes de santé.
Au Maroc, la connaissance du microbiote est très faible malgré la transmission d’informations par les professionnels de santé. Les chiffres sont têtus : « moins de 3 personnes sur 5 (59%) ont déjà entendu parler du microbiote (vs 70% au global), et moins d’1 sur 5 sait exactement ce qu’est le microbiote (19%, vs 23% au global) ». Le microbiote intestinal est moins connu que dans les autres pays : «21% des Marocains savent exactement ce que c’est, contre 26% pour la moyenne des pays interrogés». Les connaissances sur les autres microbiotes sont similaires à la moyenne. Les Marocains se sont démarqués aussi par de faibles connaissances sur le rôle et les fonctions des microbiotes par rapport aux résultats globaux. « Seul 1 marocain sur 3 sait que le microbiote n’est pas localisé exclusivement dans les intestins (vs 46% au global), et 45% seulement sont conscients que le microbiote permet à l’intestin de transmettre au cerveau des informations essentielles pour leur santé (vs 53% au global)», révèle l’enquête.
Cependant, la majorité des Marocains tendent à changer leurs comportements pour maintenir l’équilibre de leur microbiote, une proportion similaire à l’ensemble des pays interrogés (61%, vs 58% au global), mais 22% le font même beaucoup, un chiffre supérieur à la moyenne (17% au global). En définitive, les Marocains ne connaissent pas les microbiotes, leurs rôles, leurs fonctions. Ils tendent cela dit à adopter les bons comportements pour les préserver. Les enjeux sont clairs. Et la sensibilisation à ce niveau permettra d’accélérer le processus pour une meilleure santé. .

 

Accroche : « Seul 1 marocain sur 3 sait que le microbiote n’est pas localisé exclusivement dans les intestins et 45% seulement sont conscients que le microbiote permet à l’intestin de transmettre au cerveau des informations essentielles pour leur santé.
Encadré :

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