Société

Les mères celibataires sortent de l’ombre

© D.R

N’avons-nous pas assez de tendre l’aumône à ces femmes entourées de leurs gosses au coin des rues?! Entre compassion pour ces mères et attendrissement devant ces enfants innocents, nous ne pouvons que nous sentir responsables.
Jusque-là, les mères célibataires ont été considérées comme la honte de notre société. C’est cette face qui illustre parfaitement le déshonneur de tous nos « bons musulmans », qui préfèrent ignorer la réalité de cette frange de société. Ce qui est déplorable dans toute cette histoire, c’est que ce sont ces mêmes mères « fauteuses », qui sont génitrices d’un bon pourcentage de nos citoyens de demain. Ces mêmes citoyens grâce auxquels on espère l’évolution de notre société.
La rationalité exige alors de prendre la situation en main de telle sorte à arrêter l’hémorragie. Réintégrer ces femmes et ne plus les marginaliser est la meilleure façon d’éviter une multiplication des enfants des rues, des voleurs, des prostitués et toutes ces « mauvaises graines ».
L’association Solidarité féminine présidée par Aïcha Ech-channa, vient à juste titre donner l’exemple. «Ne me donne pas du poisson, montre-moi plutôt comment le pêcher». Qui, d’entre nous, ne connaît pas ce proverbe chinois tellement significatif par ces temps de mendicité qui courent ? C’est cette même devise que l’association adopte comme leitmotiv. «Solidarité féminine s’oriente vers un seul objectif : le secours de l’enfant dont il s’agit d’assurer les droits fondamentaux. Ne pouvant dissocier les conditions de l’un et de l’autre, l’Association se bat pour les droits de la femme en charge de cet enfant», déclare Aïcha Ech-channa.
Dans ce dessein, l’association se base sur la création de projets socio-économiques afin de permettre aux mères célibataires de renouer avec le travail actif dans la dignité. C’est pourquoi, des cours de formation de cuisine, pâtisserie et couture sont donnés par des formatrices qualifiées. Dans le siège même de Solidarité féminine, au quartier Palmier de Casablanca, se trouve deux entités productives : un restaurant et une pâtisserie ainsi qu’un atelier d’apprentissage de couture. «L’objectif principal de Solidarité féminine est d’inciter les bénéficiaires du projet à se prendre en charge par le travail», explique la présidente de l’association. L’association a aussi des locaux à Aïn Sebâa consacrés à l’initiation des bénéficiaires pour apprendre un métier. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’association oeuvre pour la qualification de ses adhérentes sur un plan stratégique de 3 ans. La première année est consacrée, outre l’initiation à un métier, à l’assistance morale et psychologique de la mère célibataire. Ceci est fait au niveau des locaux d’Aïn Sebâa. Il ne faut pas oublier que ces femmes souffrent dans leur majorité de problèmes sociaux graves, à savoir le rejet de la famille et de la société en général. Apprendre un métier demande engagement et attention, choses que n’ont pas nécessairement des jeunes femmes écrasées par la responsabilité d’un bébé.
Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque projet de l’association est doté d’une crèche. Ainsi, les mères travaillent et se forment en proximité de leurs bébés.
Les adhérentes, en plus de l’assistance, la formation et la nutrition, bénéficient d ‘un montant de 250 DH par semaine en guise d’allocation familiale.

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