Société

Les nouvelles obligations de 2M

© D.R

Le « Tour Hassan » de Rabat a accueilli le mardi 2 août une réunion consacrée à la présentation du cahier de charges de Soread-2M par Mohamed Nabil Benabdallah ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement. Une première dans les annales du paysage audiovisuel national. Un événement est « nouveau, unique en son genre », comme l’a signalé le ministre et dont les grandes lignes ont été tracées dans la loi 77-03 portant sur l’organisation du secteur. Le cahier de charges présenté ressemblait à un contrat tripartite élaboré par le ministère de tutelle et que 2M-Soread se trouve dans l’obligation de respecter.
Pour sa part, la Haute autorité de la communication audiovisuelle veillera à la bonne application de ce document. Tenue dans les délais (trois mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi), cette réunion constitue également la deuxième sortie médiatique officielle de cette instance de régulation. Elle donne également suite à la création de la Société nationale de radio et de télévision, en remplacement de la RTM et devait être suivie, le même mardi, par la signature du cahier des charges de Médi1. Le cahier de charges de radio Sawa sera présenté ultérieurement. Pour ce qui est de la deuxième chaîne nationale, elle est désormais tenue dans les détails de réaliser au moins trois éditions d’information par jour en plus d’une émission spéciale consacrée aux événements les plus saillants de l’heure et d’un magazine hebdomadaire consacré au Parlement et ses activités. Les clauses du cahier de charges insistent beaucoup sur l’indépendance du traitement de l’information par la chaîne qui se doit de respecter les règles de la pluralité en accordant la parole à tous les courants politiques. Une grande attention sera en outre accordée à l’enfant et de la femme dans la mesure où deux émissions par semaine leur seront consacrées, avec, au menu, toutes les questions sociales et économiques d’actualité. Par ailleurs, la deuxième chaîne nationale se trouve dorénavant dans l’obligation de programmer, en moyenne, quatre heures quotidiennes de produits audiovisuels nationaux diffusés pour la première fois. Quelque 10 longs métrages marocains, autant de courts métrages, 15 téléfilms, 4 feuilletons, 10 pièces de théâtre et autant de documentaires sont ainsi à prévoir par année.
Dans cette même optique d’encouragement de la production nationale, l’accent sera mis sur des programmes réalisés par des sociétés privées. 30% du budget annuel de la chaîne, hors information, devront aller dans ce sens. La deuxième chaîne est aussi tenue d’accompagner les événements culturels nationaux et internationaux. Deux émissions seront programmées et devront accorder d’avantage d’intérêt aux arts et traditions marocains. Idem pour le champ religieux qui sera mis en exergue à travers des programmes quotidiens et hebdomadaires. Le sport n’est pas en reste puisque la deuxième chaîne devra poursuivre sa politique d’accompagnement des événements sportifs. Elle devra aussi consacrer au moins 3% de son chiffre d’affaires publicitaire à la promotion de la pratique sportive au Maroc.
En matière de divertissement, 2M est appelée à produire des programmes à même de faire éclore des talents, participant de la sorte à la promotion de la production artistique nationale. L’information pratique sera également mise en valeur, notamment par le biais de 5 heures d’émissions par semaines (santé, éducation, consommation, cuisine). Le double est à réserver à l’enfance et la jeunesse avec un programme hebdomadaire qui soit consacré à cette catégorie. S’inscrivant dans le cadre de la consolidation de l’unité nationale, 70% des programmes diffusés par 2M devront être en arabe ou en amazigh. A cet égard, au moins une émission par jour et 2 heures de programmation musicale par mois devront se faire dans cette dernière langue. Quelque 12 films, téléfilms ou pièces de théâtre seront également diffusés en Amazigh.
Cette nouvelle organisation concerne également la publicité. Dans ce sens, la direction de la chaîne, Mustapha Benali à sa tête, n’a pas caché son mécontentement quant aux nouvelles règles auxquelles 2M doit se plier. Ministère et Haute autorité évoquent, pour leur part, « l’impératif de créer le nécessaire équilibre », en fixant une moyenne annuelle de 8 minutes par heure imparties à la publicité. Le plafond de 14 minutes par heure devrait également être respecté. Autre impératif, le chiffre d’affaires d’un annonceur donné ne doit pas dépasser 15% du chiffre d’affaires global de la chaîne dans cette activité. Plusieurs de ces mesures sont également applicables à la radio. Dans ce sens, Radio 2M, dont la principale vocation est le divertissement, devra dégager 30% d’antenne à la production musicale nationale. Comme l’a rappelé le ministre, «toute infraction par la chaîne aux mesures comprises dans le cahier de charges est synonyme de sanctions». Celles-ci peuvent être administratives ou financières sou forme d’amendes, notamment. Elles sont précisées tant dans le cahier des charges précité que dans la loi réglementant le secteur.

Articles similaires

SociétéUne

Mary-Rahma Homman, présidente de Femmes d’expertise-Section Maroc : «Le Maroc porte la femme dans tous ses projets»

Dans cet entretien, Mary-Rahma Homman fait part de l’objectif principal de la...

SociétéUne

Dans une nouvelle publication : Le HCP diagnostique le pouvoir d’achat des ménages

Le HCP a intégré un indice web basé sur les intentions d’achat...

SociétéUne

Education nationale : Le détail du nouveau statut des fonctionnaires

L’augmentation des salaires et des indemnités complémentaires ont été versées à environ...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux