Le projet «Femmes pour l’environnement» visant l’autonomie économique des femmes a été bouclé. Et c’est à l’issue d’un atelier tenu le 28 juin 2024 à Marrakech que les résultats de sa mise en œuvre ont été détaillés.
CARE Maroc vient d’organiser, en partenariat avec le ministère du tourisme, de l’Artisanat, de l’économie sociale et solidaire (MTAESS) et avec l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD) et Affaires Mondiales Canada, l’atelier de clôture et de capitalisation du projet «Femmes pour l’environnement» (FPE). Ce projet, qui aura duré 4 ans, avait pour objectif de renforcer l’autonomisation économique des femmes et de promouvoir des pratiques environnementales durables dans la région de Marrakech-Safi. L’égalité genre étant au cœur des priorités d’un tel projet. Bonne nouvelle. Les objectifs ont été dépassés, malgré un contexte particulièrement difficile, marqué par la pandémie de COVID-19, la sécheresse et le séisme. « Le projet «Femmes pour l’environnement» a soutenu plus de 80 villages dans la province d’Al Haouz, aidant 1.400 femmes à développer leurs activités économiques dans l’agriculture, l’oléiculture et la fabrication de tapis. Ce projet, cofinancé par l’Agence française de développement et Affaires mondiales Canada, a renforcé la résilience, l’estime de soi et les compétences des femmes, leur permettant ainsi de soutenir d’autres femmes dans leurs communautés», atteste, en effet, Hlima Razkaoui, directrice de CARE Maroc.
Des avancées significatives dans la formation de femmes leaders et la création d’un nombre élevé de groupes d’épargne et de crédit ont été rappelées, au cours de l’atelier. La démarche repose sur la méthode Associations villageoises d’epargne et de crédit (AVEC). La gestion optimale des ressources, renforcée par des partenariats stratégiques a permis également d’obtenir des résultats satisfaisants dans la nouvelle manière de faire de ces femmes. Leur autonomie s’en est vue augmentée. «L’Agence française de développement soutient depuis près de quatre ans le projet «Femmes pour l’environnement», piloté par CARE Maroc et CARE France. (…) L’une de nos priorités majeures est de promouvoir l’égalité de genre entre les femmes et les hommes au Maroc. En outre, l’AFD est fermement engagée dans la lutte contre le changement climatique et cherche à accompagner les projets qui préservent l’environnement. Ce projet est un excellent exemple de cet engagement, en aidant les éleveuses et les agricultrices à adapter leurs pratiques pour mieux préserver notre environnement», témoigne Florence Priolet, représentante de l’Agence française de développement. Le témoignage de Mme Rachida, femme leader formée par le projet FPE, vient confirmer la donne : «Les formations ont transformé notre approche en utilisant efficacement les chutes de tissus pour créer des tapis uniques et personnaliser les vêtements. Grâce aux crédits de la caisse du groupe d’épargne, j’ai réussi à créer une coopérative touristique avec le soutien de mon mari qui m’aide dans les travaux. Cette initiative va offrir de nouvelles opportunités économiques aux femmes du village, leur permettant de vendre directement leurs créations aux consommateurs tout en contribuant à la préservation de l’environnement et à l’autonomisation économique des femmes dans notre communauté grâce au projet «Femmes pour l’environnement».
La boucle est bouclée. Et pour assurer une durabilité de l’impact du projet, des recommandations ont été présentées à la fin de l’atelier. Il s’agira, déjà, de développer des partenariats stratégiques pour encourager l’intégration économique des femmes via des partenariats avec des entreprises locales et nationales. A été citée, également, l’adaptation locale de la méthode AVEC de telle sorte à explorer des approches de microfinance islamique et développer des réseaux d’AVEC. Le suivi et l’évaluation permettront aussi l’élaboration d’un cadre logique intégrant des indicateurs financiers et d’impact. Parmi les autres recommandations, l’innovation et le rôle des femmes leaders ont été cités. Ces deux axes devant renforcer le plaidoyer et la formation politique des femmes leaders, tout en impliquant activement les hommes. L’accompagnement technique et financier devra offrir, par ailleurs, des subventions conditionnées à l’autonomisation des femmes et des programmes de mentorat pour les activités génératrices de revenu (AGR) et les nouvelles femmes leaders.
Au terme de la clôture du projet, ce sont finalement 48 Associations villageoises d’epargne et de crédit (AVEC) qui ont été créées, formées et accompagnées tout au long du cycle. 548 activités génératrices de revenus ont été créées. 60 femmes leaders ont été identifiées et formées. 40 coopératives ont été formées et accompagnées. 127 personnes de 23 organismes ont été formées pour être formateurs sur le genre et la gestion équitable des ménages (73 femmes et 54 hommes). 520 femmes et 522 hommes formés au genre et à la gestion équitable des ménages. 19 représentantes et représentants de 13 Instituts d’appui au commerce (IAC) ont été formées à «l’égalité de genres et politiques publiques». L’impact du projet est clair. Il s’agira aussi de le dupliquer ailleurs.