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Les personnes atteintes de Covid-19 risquent d’être victimes de stigmatisation sociale

© D.R

Une étude sur le comportement des Marocains pendant la crise sanitaire

Le centre Menassat pour les recherches et les études sociales vient de rendre publique une étude sur «les Marocains et Covid-19 : Représentations, attitudes et pratiques». Cette enquête quantitative représente une population de 2.556 personnes et a été réalisée sur le Web, du 4 au 28 avril 2020. L’étude a porté sur un échantillon équilibré en termes de représentativité au niveau du sexe, milieu et lieu de résidence et répartition régionale : les femmes représentent 49% contre 51% des hommes. 52,7% des personnes questionnées habitent en milieu urbain tandis que 39% en milieu rural et 8,03% en orbite semi-urbaine. Les jeunes constituent le groupe le plus représentatif de l’échantillon. L’objectif étant d’appréhender comment les gens conçoivent la situation actuelle de l’état d’urgence sanitaire, que ce soit au niveau des perceptions, attitudes et pratiques. L’étude vise à partir de ces résultats à fournir une analyse sociologique d’un incident socio-sanitaire qui a percuté la société marocaine dans ses différentes classes et groupes sociaux, et dans toutes ses régions et villes.
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Une personne atteinte de Covid-19 représente un danger pour les personnes non infectées

En termes de gravité du virus, la population ciblée pense qu’une personne atteinte de Covid-19 «représente un danger pour les personnes non infectées». Cette croyance fait l’unanimité chez les répondants, quelles que soient leurs affiliations sociales, culturelles, géographiques et professionnelles, et leurs différents groupes d’âge et niveaux d’instruction. Selon l’étude, plus des neuf dixièmes des personnes interrogées expriment leur anxiété moyenne et naturelle à 37,4%, et le niveau extrême de 55,7% des citoyens. 36% des répondants ont exprimé leur crainte qu’il n’y ait pas de traitement efficace pour le «corona», tandis que 52,6% attribuent leur peur de la Covid-19 à la fragilité des structures de santé et hospitalières du pays. Etant donné que le risque de transmettre l’épidémie des infectés aux autres qui partagent le même milieu de vie demeure concret, l’idée d’isoler les infectés et d’imposer l’état de quarantaine se montre une mesure relativement compréhensible et convaincante pour réduire l’épidémie et le nombre d’infections et permettre aux structures de santé de ne pas se faire dépasser par la situation.

Par contre, la question épineuse concerne l’état de la personne infectée et guérie après le traitement et de la mesure dans laquelle le système social est capable de réabsorber et de préserver ses acquis antérieurs renvoie à des réponses différentes. Ainsi, les résultats de la recherche ont montré que seuls les trois quarts des répondants expriment leur volonté d’interagir normalement avec la personne infectée après son rétablissement. Alors qu’un cinquième du nombre total est plus réservé sous prétexte de ne pas savoir quoi faire, parallèlement à 5,5% des répondants qui refusent clairement de rétablir des relations sociales jusque-là normales avec ceux qui se remettent de l’épidémie. Selon les sociologues, «si les attitudes et les représentations des personnes se développent dans le sens du rejet exprimé, jusqu’à présent, par un faible pourcentage, alors la maladie peut se transformer en stigmatisation sociale qui accompagne la personne atteinte de Covid-19 après son rétablissement, ce qui prolongera le temps de complications et de symptômes sociaux de l’épidémie, même après sa fin».

77,9% des répondants suivent l’actualité du «corona» via les médias nationaux

Il ressort de l’étude que plus de 90% des répondants ont une connaissance adéquate de la Covid-19 et sont ainsi capables de l’affilier à la catégorie des virus en évitant tout amalgame avec par exemple les bactéries ou les parasites. De même, la connaissance par les répondants des symptômes du virus, de ses lieux de propagation et des étapes à suivre en cas de suspicion d’infection d’une personne de l’intérieur de l’entourage, reste acceptable. «Cela peut être dû à la nature de l’échantillon et à son niveau d’instruction, étant donné que la totalité des répondants sont scolarisés. Cela peut également être attribué au rôle des médias, où 77,9% des répondants suivent régulièrement l’actualité du corona via les médias nationaux. 97% de l’échantillon étudié ont accès à Internet», explique-t-on.

58,7% affirment que l’origine du virus est industrielle

Quant à la source du virus, plus de la moitié de l’échantillon, soit 58,7% du total, affirment être convaincus que l’origine du virus est industrielle (fabriquée dans un laboratoire), tandis que moins d’un tiers, 27,8%, pensent qu’elle est naturelle (comme les autres maladies). Alors que le reste est réparti entre des ratios ne dépassant pas 5% pour chaque réponse, sur les perceptions fatalistes qui attribuent le début de l’épidémie à la punition divine ou aux effets du hasard et autres.
Les analystes expliquent ainsi que cette ambiguïté dans la connaissance de la cause entraîne des difficultés à trouver une solution adéquate à la crise résultant de la propagation rapide de la Covid-19, d’autre part, il indique une expansion et un élargissement continus du cercle de risque d’infection au niveau de l’ensemble de la société.

«De ces résultats se dégage un consensus sur la situation dangereuse provoquée par la propagation du virus à l’échelle nationale dans son ensemble, avec des variations claires dans le reste des positions et tendances liées à l’interprétation de ses causes et à l’attente de ses résultats», souligne-t-on, en notant que «l’état de confusion et de suspicion apparente dans les discours des élites au sein de la société marocaine et du monde dans son ensemble et qui s’oppose parfois aux approches scientifiques et aux lectures politiques du sujet peut impacter négativement le sentiment de sécurité existentielle chez les individus et les groupes».

93% expriment leur satisfaction des mesures de sécurité sanitaires

Les mesures prises par les pouvoirs publics ont gagné un haut degré de confiance. D’ailleurs, 87,9% les jugent nécessaires et 93% expriment leur satisfaction à des degrés divers. «Cette satisfaction et ce soutien s’accompagnent de la participation de 73,4% de tous les répondants au processus de sensibilisation aux dangers de la Covid-19, ce qui indique un grand sens de la responsabilité sociétale».
De même, 99% des répondants traitent souvent de la pandémie de telle ou telle ampleur en parlant à des proches et à d’autres personnes. En plus de ces données, certains comportements et réactions du citoyen marocain sont discernés à partir des résultats de la recherche. Quant à la nature du sentiment créé par la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, il oscille entre un état de confiance dans la décision des autorités à 33,8%, un état de dépression et de tristesse à 34,4%, de stress et d’anxiété à 10,4%, tandis que 12,2%, malgré tout, se sentent plutôt paisibles et rassurés.

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