Après les grands taxis et les bus, ce sont les petits taxis qui montent aujourd’hui au créneau. La hausse du prix des carburants est la raison principale avancée par le syndicat des chauffeurs de petits taxis de la capitale économique du pays.
«Nous venons de déposer une demande auprès de la wilaya de Casablanca dans laquelle nous avons exprimé nos revendications et les problèmes que nous rencontrons d’une manière récurrente», affirme Cherkaoui Abdelkarim, le secrétaire général adjoint du syndicat national des chauffeurs de taxis. En fait, ce bureau syndical vient de déposer un cahier revendicatif auprès de la wilaya dans lequel il a exprimé sa volonté de revoir les prix de leur service, surtout après cette dernière hausse qu’a connue le prix des carburants.
«Il s’agit de trois grandes propositions. De prime abord, il y a le prix du départ. Au lieu de 1,40 dirhams, nous voulons 1,80 dirhams ou même 2 dirhams. S’agissant de la chute, au lieu de 20 centimes tous les 100m, nous désirons une augmentation de 5 à 10 centimes. Dans ce chapitre-là, nous proposons également, en cas de refus des autorités, de facturer chaque 70 m à 20 centimes. La troisième proposition, quant à elle, concerne le prix minimum de la course. Au lieu de 5 dirhams, nous souhaitons 7 dirhams. Il faut préciser ici qu’en cas d’un seul client dans le véhicule, le prix restera le même : 5 dirhams», explique-t-il.
Un petit taxi, c’est aussi de grands soucis. En fait, la plupart des chauffeurs travaillent en fonction d’un contrat avec les titulaires des agréments. « C’est une vraie épée de Damoclès ! Pour chaque journée, le propriétaire du taxi exige ses 200 dirhams alors que c’est moi qui supporte la totalité des charges quotidiennes de fonctionnement. Parfois, et sans être alarmiste, je rentre chez moi le soir avec seulement 30 dirhams !», se lamente un jeune chauffeur de taxi. Même son de cloche auprès d’un autre chauffeur : « Pour démarrer, il me faut 120 dirhams de carburant par jour avec cette hausse. Quand on ajoute cette somme à celle que je dois donner au titulaire de l’agrément, je me retrouve souvent perdant ». Il faut rappeler dans ce sens que le prix des services des petits taxis est resté le même depuis 1986. « Je me rappelle qu’en cette année, le litre de carburant ne coûtait que 2 dirhams. Actuellement, le prix a flambé, tandis que nous travaillons selon les mêmes grilles tarifaires », note Cherkaoui Abdelkarim.
Par ailleurs, la ville de Casablanca compte, à elle seule, près de 7.800 petits taxis et 5.800 grands taxis. En fait, ces derniers ont revu à la hausse leur prix : la ligne qui coûtait 3 dirhams est désormais à 3,50 dirhams. Côté client, les opinions divergent, mais restent unanimes quant à la qualité des services. «Je n’ai rien contre cette demande exprimée de la part des chauffeurs des petits taxis. Je veux juste qu’on s’achemine vers un bon rapport qualité-prix. L’état de certains véhicules laisse, quelquefois, à désirer !», fait remarquer une jeune Casablancaise. Les chauffeurs prennent jusqu’à aujourd’hui leur mal en patience et s’attendent malgré tout à une réponse favorable de la part de la wilaya. «Nous accordons une importance capitale à la discussion. L’option de la grève est laissée en dernier lieu», conclut Cherkaoui Abdelkarim.