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Les projections démontrent la fragilité des équilibres financiers : L’avenir des régimes de retraite en danger !

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La pérennité de la majorité des régimes de retraite se trouve menacée sur le court et le moyen terme.

Les évolutions futures de leurs soldes techniques et globaux ainsi que de leurs réserves montrent la fragilité des équilibres financiers des régimes de retraite. Dans son rapport sur le secteur de la prévoyance sociale au titre de l’année 2019, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a décrit les principaux résultats des projections financières des régimes de retraite (CMR-RPC, CNSS, RCAR-RG et CIMR) réalisés sur la base des inventaires à fin 2019, sur un horizon de 60 ans et en tenant compte des hypothèses démographiques, économiques et financières qui découlent des évolutions propres à chaque régime. Ainsi, la réforme paramétrique du régime RPC-CMR a permis d’équilibrer la tarification de ce régime pour les droits acquis après la réforme.

Cela dit, le poids de ceux acquis auparavant continue de peser sur sa viabilité. Le solde technique continuerait de se dégrader sur les trois prochaines décennies pour atteindre 39,3 milliards DH en 2052 avant de se redresser sur le reste de la période sous l’effet de la baisse de la part des droits passés face à ceux acquis après la réforme pour atteindre 17,5 milliards DH en 2079. Les réserves permettront ainsi de financer le déficit du régime jusqu’en 2025-2026. Pour sa part, la branche retraite de la CNSS devrait connaître une évolution importante des prestations qui atteindraient 472,5 milliards DH en 2079 et ce sous l’effet de l’évolution du nombre des actifs cotisants et de l’hypothèse relative à l’évolution des salaires du secteur privé. Sur la période de projection, les prestations devraient enregistrer une évolution annuelle moyenne de 6,3% contre 4% pour les cotisations qui s’établiraient à 131,9 milliards DH à l’horizon des projections. Le solde global de la CNSS enregistrerait son premier déficit en 2029 au lieu de 2024 constaté lors des projections réalisées en 2018. Les projections font également ressortir une date d’épuisement des réserves prévue en 2046, soit 6 années de plus que les projections effectuées en 2018.

Concernant le régime RCAR-RG, l’évolution des prestations sera plus importante que celle des cotisations. Sur la période de projection, les cotisations vont connaître une évolution annuelle moyenne de 2,8% en passant de 3,6 milliards DH en 2019 à 19,7 milliards DH en 2079. Selon l’Acaps, le déficit global du régime aura lieu en 2028 au lieu de 2025 selon les évaluations de 2018. Il pourra être financé par les réserves jusqu’en 2047. Pour ce qui est de la CIMR sous l’effet de l’hypothèse relative au taux d’évolution des nouveaux actifs adhérents à la Caisse, les cotisations et contributions vont enregistrer sur la période de projection une évolution annuelle moyenne inférieure à celle des prestations du régime (3,9% contre 4,9%). L’Acaps fait remarquer que malgré un déficit technique en 2057, le régime devrait continuer à enregistrer des soldes globaux excédentaires et à accumuler des réserves jusqu’en 2079.

Cependant, avec un rapport démographique de seulement 2,9 actifs pour un retraité en 2019, ce régime complémentaire du secteur privé ne bénéficie pas à l’instar de la CNSS d’une forte dynamique démographique. De ce fait, son équilibre technique se trouve tributaire de l’importance des nouvelles adhésions au sein du régime.

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Le rapport démographique se dégrade : Seulement 5,4 actifs cotisants pour un retraité

Le rapport démographique des régimes de base continue à se dégrader. Dans son rapport, l’Acaps signale que le rapport démographique moyen des régimes de base s’est situé en 2019 à 5,4 actifs pour un retraité contre 5,6 en 2018. Le RCAR-RG est le seul régime à avoir enregistré une augmentation de son rapport démographique entre les deux exercices en passant de 1,9 actifs à 2 actifs pour un retraité. Cette évolution s’explique par la poursuite de l’affiliation au régime des professeurs des AREF. Tous les autres régimes ont enregistré une baisse de leur rapport démographique par rapport à l’année 2018. Ainsi, le rapport démographique de la CNSS par retraité est passé de 8,8 à 8,6 actifs alors que celui du régime CMR-RPC s’est établi à 2,2 actifs par retraité contre 2,3 en 2018. Pour leur part, les régimes internes ont enregistré un rapport moyen de 0,7 contre 0,8 actif pour un retraité une année auparavant.

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