Il est de bon ton, depuis quelques années, de s’alarmer de ce qu’il est désormais convenu d’appeler «la crise de l’environnement». Cette expression désigne tout à la fois, la fragilité des écosystèmes naturels, les changements climatiques, la problématique du développement durable.
Bref, une série de crises de nature bien différentes qui mettent en danger non seulement les régions sous développées, mais l’existence même de la vie sur la planète toute entière. Ce constat a fait l’objet d’un dîner-débat organisé tout récemment par le «Rotary club Azrou les Cèdres» dans le cadre de sa série de conférences sur l’environnement et les potentialités naturelles de la province d’Ifrane. Animé par le docteur Mohamed Nefaoui et Ahmed Boukil, respectivement spécialiste et chercheur dans le domaine forestier et directeur du Centre National d’Hydrobiologie et de Pisciculture (CNHP), le débat a porté sur l’impact des changements climatiques sur les forêts et les potentialités piscicoles de la province d’Ifrane.
Les deux experts nationaux ont mis en lumière l’importance du déficit pluviométrique dans la dégradation des forêts de la région sans pour autant oublier de rappeler le rôle destructeur joué par l’action de l’Homme qui reste des plus prépondérant dans la situation actuelle. Rehaussé par la participation de plusieurs personnalités représentant la société civile locale, le monde des affaires, celui de la politique, ce dîner-débat a été l’occasion pour les intervenants de tirer la sonnette d’alarme et de rappeler que la dégradation des écosystèmes de la région va malheureusement crescendo. Nombreux sont ceux d’ailleurs qui estiment que «la durabilité et l’entretien de l’exception naturelle de la province d’Ifrane est l’affaire de tous », ce qui impose la mobilisation de tout le monde pour programmer et soutenir les projets de développement et environnementaux. Le débat a été également une occasion pour s’attarder sur les moyens à même de protéger la forêt notamment la nécessité de repenser et d’adopter une nouvelle stratégie dans le domaine forestier en intégrant la donne sociale des populations riveraines dans la conception de tout projet. Dans ce sens, le grand projet (21 milliards de centimes) pour la protection des massifs forestiers de la région et celui concernant la création du parc national d’Ifrane méritent d’être encouragés, ont affirmé plusieurs intervenants.
D’autres, au contraire, pensent que ce n’est pas suffisant au vu de l’important rôle joué par le potentiel naturel d’Ifrane dans le maintien des équilibres écologiques du Maroc. Comme l’a bien dit un intervenant, « la région s’apparente à une richesse qui engendre la misère ».
Il faut souligner aussi que le «Rotary Club Azrou les Cèdres» a tracé pour cette année un riche programme dont les actions de sensibilisation aux questions environnementales et le développement de la femme rurale s’accaparent la part du lion.
• Mohamed Ezzine
Correspondance régionale