L’association des techniciens forestiers a organisé hier matin un sit-in devant le siège du Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification à Rabat. Cette manifestation a vu en fait la participation de près de 500 techniciens forestiers venus exprimer leurs multiples revendications.
«Notre cahier revendicatif comprend cinq points primordiaux dont l’un est axé sur ce tout récent mouvement de départ volontaire qu’a connu le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification », précise Bouchaib Ait Hemmou, le président de l’association des techniciens forestiers. Et d’ajouter : «avec le départ volontaire de 109 techniciens forestiers, nous ne sommes plus que 1135 à couvrir le pays. À noter que l’Institut technique des eaux et forêts forme annuellement une moyenne de 25 techniciens forestiers. Et il faut ajouter à cela les autres qui vont à la retraite».
C’est ainsi qu’avec ces nouveaux postes vacants enregistrés à travers le Royaume, la superficie couverte par chaque technicien forestier ira crescendo. «En fait, la superficie attribuée à chaque technicien varie entre 4000 hectares et 1,5 million hectares. Cela dépend en premier lieu de la région d’affectation. C’est ainsi qu’un technicien à Chefchaouen, au Moyen-Atlas ou à Kénitra couvre moins de surfaces qu’un technicien basé à Oujda, Bouâarfa ou Ouarzazate», indique la même source.
Garde forestier, technicien ou agent…les appellations changent, mais désignent en fait la même personne vouée à travailler en pleine nature.
À cet effet, Bouchaib Ait Hemmou tient à rappeler que ce changement de nominations a débuté avec la fin de l’ère du Protectorat français: «de gardes forestiers avant l’Indépendance, nous sommes devenus techniciens en 1962. Mais, depuis 1987, l’appellation appropriée n’est autre qu’agent forestier».
Par ailleurs, les autres revendications exprimées par ces techniciens sont plutôt relatives aux horaires de travail : « nous travaillons 24h/24 et même les week-ends. Chacun de nous est responsable de sa zone et censé la couvrir en permanence.
En organisant ce sit-in, nous voulons que le Haut commissariat revoit d’une manière urgente ce point-là ».
Créée en 1948 à Ifrane, l’Ecole forestière a été transférée à Salé en 1957. Le 20 décembre 1960, elle est devenue Ecole royale forestière de Salé (ERFS) et forme les techniciens forestiers, sous régime para-militaire. Mais, en 1990, l’ERFS devient Institut technique des eaux et forêts.
Sa mission principale est la formation des techniciens forestiers, la conduite des travaux de recherche et de développement ainsi que la formation des jeunes promoteurs à la création d’entreprises agricoles.
En organisant donc ce sit-in, les techniciens forestiers quittent le temps de cette manifestation leurs forêts et autres rivières pour exprimer leur ras-le-bol.
Et ils souhaitent y retourner leurs revendications prises en compte.