Société

L’escale marocaine de Mme Palacio

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La visite-éclair de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana Palacio, au Maroc et l’entretien qu’elle a eu avec son homologue marocain, Mohamed Benaïssa, a été l’occasion pour les deux responsables de débattre, lors d’un dîner de travail, des principales questions d’intérêt bilatéral. Les deux ministres ont ainsi passé en revue les principaux thèmes qui seront à l’ordre du jour du sommet maroco-espagnol qui aura lieu les 8 et 9 décembre prochain à Rabat et dont les travaux seront présidés par le Premier ministre marocain, Driss Jettou, et le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. Palacio et Benaïssa ont discuté sur des dossiers épineux comme la question du Sahara, l’immigration. Deux thèmes qui demeurent les principaux sujets de discorde entre Rabat et Madrid et qui risquent de réduire les travaux de la Réunion de haut niveau (RHN) entre Aznar et Jettou à une simple rencontre protocolaire si les deux parties ne dépassent pas leurs différends à leur propos. La visite de Palacio, qui a été plutôt une escale en terre marocaine puisque la ministre espagnole était en route pour la Guinée équatoriale, a été consacrée à rechercher un terrain d’entente sur ces deux principales questions afin d’éviter que la visite officielle d’Aznar au Maroc soit un échec puisque le président du gouvernement espagnol s’apprête à quitter La Moncloa (siège de la présidence du gouvernement espagnol) en mars prochain et il ne doit pas revenir les mains vides de sa dernière visite officielle au Maroc. C’est dans le cadre de cette préparation du terrain qu’entrent les déclarations que la ministre espagnole a accordées à la presse dans lesquelles, elle a tenté de donner une connotation modérée aux positions espagnoles sur la question du Sahara marocain et le dossier épineux de l’immigration dans ses deux aspects légal et clandestin. S’agissant du Sahara marocain, Palacio a affirmé vendredi soir, dans un entretien télévisé qu’elle accordé à la deuxième chaîne, qu’il n’y aura pas de solution viable de la question du Sahara sans l’accord des parties concernées. « C’est sous la présidence espagnole du Conseil de sécurité que la résolution 1495 sur le Sahara a été adoptée », a-t-elle déclaré, rappelant que cette résolution insiste sur « l’accord des parties » pour la mise en oeuvre de toute solution. « Aucune solution ne sera viable sans l’accord des parties », a affirmé le chef de la diplomatie espagnole qui s’exprimait lors de l’émission « Invité spécial », estimant que « cet accord est la clef de voûte » pour résoudre cette question. « Les quinze membres du Conseil de sécurité ont souscrit à cette idée », a-t-elle ajouté. La ministre espagnole a aussi expliqué que le plan de paix proposé par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, James Baker,  » est complexe mais comporte des propositions très claires ». Interrogée sur les conclusions des rapports de »France Libertés », selon lesquelles les infrastructures dans les camps de Tindouf en Algérie ont été construites par les prisonniers marocains et grâce aux fonds d’ONGs espagnoles, Palacio a déclaré que le gouvernement de son pays « va vérifier ces informations et prendre les mesures logiques » qui s’imposent. S’agissant du deuxième volet de ses débats avec Benaïssa, l’immigration clandestine, Palacio s’est dite convaincue de la nécessité d’engager un « dialogue franc » et d’adopter une « approche globale » pour traiter ce phénomène. Tenant un discours pondéré par rapport aux positions habituelles des membres du gouvernement Aznar sur cette question, la responsable de la diplomatie espagnole a affirmé que les pays concernés par ce fléau devraient ouvrir « un dialogue franc qui n’est pas toujours facile » face à l’exacerbation des flux migratoires illégaux. Pour la ministre espagnole, « Le fléau de l’immigration clandestine est un fléau commun qu’il faut aborder en commun » entre l’Union européenne, les pays de la rive sud de la Méditerranée mais aussi les pays de l’Afrique subsaharienne, a affirmé le chef de la diplomatie espagnole. En somme, la ministre espagnole a tenté de diffuser un message rassurant pour l’opinion publique marocaine sur les intentions de son pays vis-à-vis des intérêts du Maroc afin de détendre l’ambiance à la veille du sommet maroco-espagnol.

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