Méfiez vous de l’huile de cade, ce produit est dangereux. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) tire la sonnette d’alarme sur l’utilisation de ce liquide visqueux qui contient des substances toxiques. L’huile de cade appelée également «katran» contient des sesquiterpènes (hydrocarbures C15H24) et des phénols (dérivés oxygénés du benzène connus pour leur toxicité aussi bien par contact avec la peau que par ingestion). Le CAPM a enregistré plusieurs cas de toxicité suite à l’usage de ce produit. Ces intoxications s’expliquent par le passage des phénols dans la circulation générale. Elles se manifestent le plus souvent par des troubles cardio-vasculaires (hypotension, tachycardie..), des troubles neurologiques (céphalées, hypotonie, convulsions voire coma), des troubles respiratoires (œdème aiguë du poumon et détresse respiratoire). L’huile de cade est un liquide visqueux, brun foncé presque noir, obtenu par distillation des branches et du bois de Juniperus oxycedrus L. Au Maroc, l’huile de cade est disponible pour quelques dirhams. Elle est utilisée par voie cutanée en cas de bronchite, eczémas, gale, alopécies, contre la chute des cheveux et par voie orale contre les céphalées et l’obésité. Les tradipraticiens «ferraga» l’appliquent sur le corps des bébés contre le mauvais sort. Face au danger que présente ce produit, le CAPM recommande de ne jamais utiliser l’huile de cade par ingestion. En cas d’application cutanée et en l’absence de données sur la dose à employer, il ne faut appliquer que quelques gouttes en compresse. Le CAPM précise que les applications doivent être de courte durée en raison du risque cancérigène. L’ utilisation de cette huile doit être strictement interdite chez les personnes allergiques à la plante genévrier cade, chez les bébés et les femmes enceintes.
Les «Traked» : Des conserves artisanales mortelles Les « Traked » qui sont des conserves artisanales peuvent être à l’origine d’intoxications alimentaires parfois mortelles. Le non-respect des règles d’hygiène, la non maîtrise du mode de préparation ou une longue durée de conservation figurent parmi les principales causes. Le CAPM attire l’attention des professionnels de santé et du grand public sur les risques liés à la consommation de conserves préparées de façon artisanale, en particulier à partir de produits souillés par la terre. Au cours du mois de juillet 2010, le CAPM a reçu le cas d’un couple ayant présenté des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales et une obnubilation 12 heures après la consommation de «Traked» d’haricots verts. Les patients avaient été transférés à Rabat pour une prise en charge en réanimation. La femme est décédée le lendemain après un coma profond, et le mari quelques jours plus tard. Le premier diagnostic envisagé était celui d’une toxi infection alimentaire collective ( TIACs) d’origine botulinique, mais il n’a pas été retenu du fait de l’absence de troubles neurologiques moteurs et de la présence de troubles de la conscience. Selon le CAPM, d’autres étiologies de TIACs peuvent être soulevées: origine microbienne ou contamination chimique par des pesticides par exemple. |