Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, contesté par une révolte populaire, a invité des firmes de Chine, de Russie et de l’Inde à venir exploiter du pétrole en Libye, après le départ de la majorité des compagnies étrangères, a rapporté l’agence officielle Jana. «Le chef de la révolution a reçu dimanche les ambassadeurs de Chine, de Russie et de l’Inde avec lesquels il a examiné l’évolution des relations bilatérales et l’invitation de compagnies de ces pays à venir exploiter le pétrole libyen», écrit Jana, sans élaborer. Le 2 mars, le colonel Kadhafi avait affirmé que la production pétrolière en Libye était «au plus bas» et menacé de remplacer les firmes occidentales par des sociétés de Chine et d’Inde.
«Nous sommes prêts à faire venir des compagnies indiennes et chinoises à la place des firmes occidentales», avait dit le dirigeant libyen, après le départ des compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays en proie à une insurrection depuis le 15 février. La dernière cargaison de pétrole à avoir quitté la région pétrolifère de l’Est libyen remonte au 19 février. De régions dans l’Est sont encore aux mains des insurgés malgré les revers subis face aux raids des forces loyalistes. Le président de la Compagnie pétrolière nationale libyenne, Choukri Ghanem, avait affirmé le 9 mars que son pays produisait actuellement 500.000 barils de pétrole par jour, contre 1,6 million avant le début, mi-février, de la révolte populaire contre le régime La majorité des compagnies pétrolières étrangères présentes en Libye, dont le français Total, ou le chinois CNPC, ont suspendu totalement ou partiellement leur production de brut dans le pays, et évacué leur personnel, en raison des violences qui ont débuté le 15 février dans le pays. La Libye, membre de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), exporte en temps normal 1,49 million de barils par jour (mbj), en majeure partie (85%) vers l’Europe, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Elle détient les plus importantes réserves en Afrique. Par ailleurs, le président russe Dmitri Medvedev a interdit, lundi, au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et à sa famille de pénétrer et de mener des opérations financières en Russie, dans un décret cité par l’agence Interfax. Ce décret établit une liste de «15 personnes pour lesquelles il est interdit d’entrer sur le territoire russe ou bien de transiter par lui». Il répond aux sanctions imposées par l’ONU à l’encontre du régime de M. Kadhafi, selon la même source.
Le 26 février, l’ONU a adopté un arsenal de sanctions, dont un embargo sur la vente d’armes à la Libye, une interdiction de voyages pour le colonel Kadhafi et un gel de ses avoirs. Sa famille, des ministres et des responsables militaires sont aussi concernés par ces sanctions.