Un responsable de la communauté juive en Libye est revenu vendredi après des années d’exil sur sa terre natale qu’il avait dû fuir en 1967, un retour qu’il décrit comme «un rêve». Raphael Luzon, contraint à l’exil après la guerre israélo-arabe de 1967, a retrouvé sa ville natale de Benghazi, à quelque 1.000 km à l’est de Tripoli, en compagnie de sa sœur et sa mère de 83 ans. «Nous avons retrouvé nos proches dans les larmes et avec énormément de nostalgie nos amis que nous n’avons jamais oubliés», a dit à l’AFP celui qui vit désormais à Londres. Pour lui, revenir en Libye, c’est avoir l’impression de vivre «un rêve». M. Luzon a rencontré plusieurs responsables libyens pendant sa visite, mais a regretté ne pas avoir pu s’entretenir avec le leader libyen Mouammar Kadhafi.La communauté juive en Libye, qui était forte de dizaines de milliers de personnes avant la création de l’Etat d’Israël en 1948, s’était réduite comme peau de chagrin après. La plupart des 7.000 membres de la communauté qui étaient restés en Libye avaient été évacués en 1967 suite à des émeutes anti-juives. Le colonel Kadhafi a déjà évoqué une éventuelle compensation pour les juifs qui avaient dû abandonner leur propriété en Libye. «Toute la communauté juive (qui vit à l’étranger) attend mon retour pour que je leur dise les résultats de cette visite», a dit M. Luzon, ajoutant qu’il envisageait de revenir à nouveau en Libye. «Tous les Libyens juifs qui vivent en Palestine, en Europe et en Amérique, et ils sont 110.000, aspirent à retourner en Libye, pour s’y installer ou juste visiter», a-t-il assuré.