En classe de cinquième, les cours d’histoire, centrés sur le Moyen-Age et la naissance des Temps modernes, réservent quatre à cinq heures, sur un total de trente heures, à l’étude du monde musulman. L’essentiel est de présenter le prophète, le Coran et la diffusion de l’islam et de sa civilisation, soulignent les programmes officiels. Les instructions officielles préconisent de recourir à des cartes présentant le monde musulman au VIIe siècle. Elles suggèrent d’utiliser des extraits du Coran et de travailler sur le thème de la mosquée. La classe de seconde propose un deuxième rendez-vous. En histoire, les programmes, consacrés aux « fondements du monde contemporain», prévoient l’étude de six «moments historiques»constituant des ruptures. L’un de ces chapitres traite «la Méditerranée au XIIe siècle : carrefour de trois civilisations» (Occident chrétien, Empire byzantin et monde musulman). «Cette approche comparative montre que les rapports entre l’islam et l’Occident n’ont pas toujours été marqués par la violence, mais par des échanges culturels ou économiques», souligne Gérard Dorel, inspecteur général de l’éducation nationale, par ailleurs président du jury de Capes externe d’histoire-géographie. Le Capes intègre d’ailleurs cette dimension : l’un des quatre sujets au programme de la session 2002 concerne «les relations des pays musulmans avec le monde latin du milieu du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle». Les programmes de seconde, remaniés en 2000-2001, insistent sur la nécessité de ne pas traiter chacune de ces civilisations de manière exhaustive. «Il est souhaitable d’en souligner les fondements religieux (catholicisme romain, islam, orthodoxie) et politiques.» Le volume horaire réservé à cette partie du programme n’est pas précisé. Les enseignants restent libres pour déterminer leurs approches pédagogiques. En dehors de ces rendez-vous obligatoires, les élèves peuvent être amenés à étudier l’islam par d’autres biais. En terminale économique et sociale (ES) et en terminale littéraire (L), les cours de géographie traitent les «grandes divisions du monde» à travers notamment les «grandes aires de civilisation» (cultures, langues, religions). Le philosophe Averroès figure parmi les auteurs étudiés en philosophie. Les cours d’éducation civique, juridique et sociale, en seconde et en première, sont une autre entrée possible, à travers des discussions sur la liberté de conscience ou la laïcité. Contrairement aux programmes actuels, centrés sur l’histoire de France, les nouveaux textes suggèrent en effet une «approche européenne et même mondiale» au CM2. Six périodes et vingt-six «points forts» découperont l’année, dont un consacré à la Méditerranée. Ce sera l’occasion, selon les experts à l’origine du projet, d’étudier «une nouvelle religion, l’islam» et d’aborder les «conflits et les échanges» dans cet espace.