Bien qu’elle soit encore mineure, elle a enduré une épouvantable épreuve. Mais, est-ce vrai?On n’en sait rien. Elle s’appelle G.H. Elle est âgée de quinze ans. Et pourtant, elle ne manifeste aucun complexe quand elle relatait son histoire aux policiers du 12ème arrondissement de police de Casablanca-Anfa. Sa famille demeure pas loin de la route côtière d’Aïn Diab, dans une baraque des carrières Al Messaoudi. C’est là où elle est née, a grandi et fait ses premiers pas dans la vie. Cependant, elle a arrêté ses études à la 6ème année de l’enseignement fondamental. Depuis, elle reste sans rien faire et se rend de temps en temps chez ses grand parents. Elle aime passer des moments chez eux. Elle y reste parfois des semaines. Quand elle y va, elle partage la même chambre que sa tante paternelle. Avril 2002, la nuit, G.H dormait sur l’un des divans qui meublent la chambre de sa tante. Cette dernière, allongée sur l’autre divan, plonge dans un sommeil profond. Tout à coup la porte commence à s’ouvrir. Qui la pousse ? La chambre est plongée dans l’obscurité. La personne qui rentre se tient debout retenant son souffle. Elle se dirige, sans faire le moindre bruit. Il arrive près du divan de G.H, temporise quelques secondes, le temps de se rassurer qu’il n’a attiré l’attention de personne. Ensuite, il tend la main, saisit la couverture et l’enlève avec une grande précaution. «Chut ! Ne crie pas ou je te tue», lui dit-il avant de se jeter sur elle. Perturbée, elle ne prononce pas un mot. Mais la voix ne lui est pas étrangère. C’est son oncle. Elle est sûre de sa voix. Une fois l’acte consommé, il la laisse avec des gouttes de sang qui coulaient sur son slip. Elle a gardé les yeux ouverts, jusqu’au lendemain. Quand elle est sortie de la chambre, elle l’a trouvé au seuil de la chambre, lui ordonnant de la fermer, de ne rien dire. C’était bien son oncle, A. H, trente-cinq ans qui a abusé d’elle la veille. Depuis, il ne rate aucune occasion de la violer. Pourquoi n’a-t-elle pas divulgué le secret? Pas de réponse. Il n’a cessé de la violer qu’une fois marié. Depuis, elle est sortie de chez elle une fois pour toute arguant qu’elle va travailler chez une famille et elle n’a plus donné signe de vie. Ce n’est que vers la dernière semaine d’octobre qu’elle est retournée chez elle pour raconter son histoire à ses parents. Ses derniers l’ont accompagnée, aussitôt, au commissariat de police pour déposer plainte. Arrêté, l’oncle a nié en bloc les accusations de sa nièce. C’est à la justice de trancher. Il a été traduit devant la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca.