Les Espagnols misent sur la traversée pour redynamiser le Sud
Après l’annulation de l’Opération transit 2020, la décision concernant Marhaba 2021 est très attendue. En tout cas, les autorités portuaires espagnoles misent énormément sur cette opération pour redynamiser l’économie dans le Sud de la péninsule ibérique. L’enjeu est de taille. Marhaba c’est des dizaines de milliers de voitures et des centaines de milliers de passagers qui traversent l’Espagne dans leur chemin de retour vers le Maroc pour passer les vacances d’été. C’est le président de l’Autorité portuaire de la baie d’Algésiras (APBA), Gerardo Landaluce, qui a remis le dossier au-devant de la scène à deux mois seulement du démarrage habituel de l’opération. Ce dernier s’attend à des changements pour l’opération de transit en raison de la pandémie qui se poursuit notamment dans certains pays européens.
L’idée de la mise en place d’un passeport sanitaire de vaccination contre le Covid-19 pour effectuer la traversée entre les deux rives de la Méditerranée est ainsi posée sur la table. Le responsable espagnol n’y est pas allé par quatre chemins pour décrire l’impact positif de l’opération sur l’économie andalouse. «L’Opération a un impact très important sur le travail pour de nombreuses personnes et pour de nombreuses entreprises», a-t-il affirmé ne cachant pas son souhait que le transit soit mis en œuvre. Une chose est sûre en tout cas. L’évolution de la situation épidémiologique au Maroc avec l’opération de vaccination mais également et surtout en Espagne ainsi que le reste de l’Europe sera déterminante pour organiser ou pas l’Opération Marhaba. Il faut dire que le Maroc avait annoncé en 2020 l’annulation du transit. Pour rappel, Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, avait déclaré au Parlement en juin 2020 que «l’Opération Marhaba est un concept auquel il faut se préparer dès le mois d’avril et qui nécessite une coordination avec plusieurs pays. Il ne s’agit pas d’un simple passage mais d’une animation avec des activités culturelles et de divertissement. Il est évident et naturel que l’Opération Marhaba, telle que nous la connaissons avec sa préparation et sa programmation, n’ait pas lieu».
Cela dit, les autorités marocaines avaient mis en place un dispositif spécial l’été dernier. Concrètement, la Direction de la marine marchande (DMM) avait mis en place une feuille de route destinée aux armateurs impliqués. Ces derniers devaient prévoir un système de réservation sur toutes les lignes maritimes sans vente directe. Il était également question de fournir un justificatif du test négatif du Covid-19 avant l’embarquement avec possibilité d’effectuer un deuxième test en cas de besoin. Qu’en est-il de l’Opération 2021? La décision des autorités compétentes sera très attendue au Maroc mais également en Espagne qui reste l’un des principaux pays de transit pour les MRE avant le déclenchement de la pandémie du Coronavirus.
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L’Opération Marhaba est l’une des plus importantes opérations de transit dans le monde. Les chiffres sont ainsi édifiants. En 2019, ce sont 2,5 millions de passagers et 600.000 véhicules qui ont transité durant la période allant du 5 juin au 1er septembre, dans les deux sens à travers les quatre ports concernés par l’opération, à savoir Tanger Med, Tanger Ville, Nador et Al Hoceima. Sans grande surprise, le port de Tanger Med arrive en tête en captant 55% du trafic global des passagers et 66% du trafic global des véhicules, suivi par le port de Tanger Ville qui a réalisé 27% du trafic passager et 17% pour les véhicules. Pour sa part, le port de Nador a enregistré 16% du trafic global des passagers et 16% pour le trafic véhicules, tandis que la part du trafic au niveau du port d’Al Hoceima s’est maintenue à 1% du trafic global. Par ailleurs, le ministère signale que les pics durant la phase d’entrée ont été enregistrés le 4 août au port de Tanger Med avec 32.330 passagers et 8.290 véhicules, et au port de Tanger Ville avec 8.681 passagers et 1.586 véhicules. Un pic a été observé le 28 juillet au port de Nador avec 10.196 passagers et 2.388 véhicules, tandis que le port d’Al Hoceima a enregistré 1.225 passagers le 29 juillet et 268 véhicules le 9 août.
[/box] [box type= »custom » bg= »#fdd8c6″ radius= »5″]Retour via l’Italie et la France
En 2020, les autorités marocaines avaient décidé d’ouvrir les frontières le 14 juillet pour les Marocains résidant à l’étranger. Les compagnies aériennes nationales avaient programmé des vols pour assurer le succès de l’opération et les passagers doivent présenter, avant embarquement, les résultats d’un test PCR effectué au moins 48 heures avant, ainsi qu’un test sérologique. Par voie maritime, des ferries seront prévus au départ des ports de Sète (France) et de Gênes (Italie). Le port d’Algésiras n’avait pas été pris en compte pour cette opération spéciale. Pour rappel, le Maroc avait décidé d’annuler l’opération classique de transit l’été dernier ce qui fut une première depuis le lancement il y a 33 ans de l’opération. Fernando Simón, directeur du Centre de coordination des alertes et des urgences sanitaires du ministère de la santé en Espagne, avait affirmé : «Des millions de personnes seraient venues de nombreux pays européens, de l’Espagne aussi, même de pays hors d’Europe, avec une incidence élevée, moyenne ou faible sur la maladie… Et cela aurait été un risque majeur pour le Maroc. Je crois que c’est une mesure très prudente que le Maroc a prise et qui nous profite énormément».
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