A quelques heures de l’ouverture de la séance parlementaire consacrée à l’élection de la présidence de la Chambre des représentants, les intentions des uns et des autres deviennent de plus en plus visibles.
La première donne qui se dégage des déclarations d’intention des dirigeants politiques porte sur l’ambiguïté qui continue à planer sur le paysage politique. En termes plus clairs, tous les partis politiques ou presque ont exprimé leur prédisposition à participer au gouvernement prochain. Souvent, les observateurs n’arrivent pas à saisir si ces partis disposent de programmes politiques et se distinguent les uns des autres par une quelconque option idéologique, politique ou même organisationnelle.
Hormis, d’une part, l’USFP (Union socialiste des forces populaires), qui s’attendait à tenir les commandes du nouveau gouvernement et qui a été déçue par la nomination d’un Premier ministre n’émanant pas des partis politiques et qui pose des conditions pour la participation au gouvernement, et, d’autre part, le PJD ( Parti de la Justice et du développement), qui a exprimé sa volonté de rejoindre l’opposition, les autres formations ne posent aucun préalable pour la contribution à la gestion de l’appareil exécutif du pays. L’Istiqlal, ce parti qui a fait couler beaucoup d’encre, aurait dû, selon plusieurs observateurs, passer à l’opposition, non seulement pour éviter au pays de connaître les mêmes tiraillements qu’a connus le gouvernement sortant, suite à l’application du fameux principe du soutien critique, mais surtout pour occuper « le vide » laissé par la gauche modérée suite à sa participation au gouvernement. Le Maroc aurait sans doute beaucoup à gagner à travers l’existence d’un gouvernement homogène et d’une opposition forte et ce, sachant surtout que dans les deux camps, les citoyens auront des formations politiques jouissant d’un passé historique glorieux et bénéficiant d’une bonne partie des voix des électeurs. Mais telle n’est pas la volonté des dirigeants de certains partis, tel l’Istiqlal qui préfère encore siéger au gouvernement, laissant « la voie libre » aux islamistes du PJD et à certains groupes de la droite classique, notamment l’UC (Union constitutionnelle) et le PND (Parti national démocrate), ou à des nouvelles formations sans importance manifeste sur le plan de la mobilisation politique et sociale.
Bien entendu, il serait maladroit d’aller plus vite que la musique et de se prononcer avant l’initiative royale comme cela s’est fait avant le mercredi 9 octobre. Mais toujours est-il que des lignes générales, qui découlent des orientations royales, et des concertations en cours avec certains partis politiques, va se constituer la nouvelle carte exécutive.
Pour l’instant, tout porte à croire que l’USFP, l’Istiqlal, le RNI, le MNP et le MP vont participer au prochain gouvernement. Dans l’opposition, nous aurons essentiellement le PJD, l’UC et le PND. Bref, une carte politique qui ne diffère pas trop de celle d’avant le 27 septembre 2002.